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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Du béton dépolluant, durable et abordable: la proposition unique de deux PME québécoises

Courtoisie Eric Dionne
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Photo portrait de Félix  Desjardins

Félix Desjardins

2025-09-26T23:00:00Z
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Le béton n’est pas près de disparaître des chantiers de construction québécois, mais sa conception peut certainement être plus verte. C’est ce qu’ont prouvé deux PME québécoises qui ont fait équipe pour développer l’Isobloc ZÉRO. 

Constructeur de blocs de béton depuis 40 ans, Isobloc a été acquis par Éric Dionne en 2022. Le président de la compagnie établie à Mascouche, qui propose des murs porteurs «permettant de réaliser la maçonnerie, l’isolation et la finition en une seule étape», a tout de suite ambitionné de proposer une alternative plus écologique à son produit.

«Je suis tombé sur Carbicrete, une compagnie québécoise qui propose du béton sans ciment, se rappelle-t-il. C’était un coup de foudre mutuel: ils font des blocs de béton sans valeur ajoutée, et nous, on fait un système de construction complet avec leur technologie.»

L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne
L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne Courtoisie Eric Dionne

Le mariage entre ces deux compagnies a permis de créer Isobloc ZÉRO. Conçu à partir de «rejets» des compagnies d’acier, ce béton sans ciment prend forme en étant injecté avec du CO2.

«Ça dépollue, ajoute M. Dionne. Ç’a les mêmes propriétés physiques que le béton et c’est aussi dur et durable. L’empreinte environnementale du béton traditionnel n’est pas bonne parce que sa fabrication dégage énormément de CO2

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Un pari calculé
L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne
L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne Courtoisie Eric Dionne

Éric Dionne ne se fait pas d’illusions: l’industrie de la construction au Québec est de nature très économe. Il a ainsi décidé d’offrir l’Isobloc ZÉRO au même prix que son produit jumeau, quitte à amortir la différence de coûts.

«Pour les promoteurs immobiliers, c’est le signe de piastre d’aujourd’hui qui compte, pas celui dans 20 ans, déplore-t-il. Aussitôt que ça coûte deux sous de plus le pied carré pour faire quelque chose de plus vert, on laisse tomber.»

«Je voulais qu’il n’y ait pas de barrière à l’entrée. Le client n’a pas d’excuses s’il veut un produit écologique.»

Pour l’instant, toutefois, une seule couleur est disponible pour l’Isobloc ZÉRO: le gris acier.

Un manque de flexibilité reproché

Un peu à l’instar du béton de chanvre, dont la démocratisation est limitée en raison de l’obligation d’installer des pare-vapeurs dans les murs, l’élan de l’Isobloc est quelque peu freiné par le code du bâtiment, croit M. Dionne.

Sa «rigidité» par rapport au facteur R (coefficient de la résistance thermique d’un matériau) ne prend pas en compte la haute efficacité de la masse thermique du béton, précise-t-il.

L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne
L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne Courtoisie Eric Dionne

«Quand tu chauffes la maison, les murs en béton emmagasinent la chaleur. Si tu ouvres la porte et perds la chaleur, tu la retrouves tout de suite. Notre ingénieur a une très grosse maison en Isobloc et ça ne lui coûte même pas 2000$ d’électricité par année.»

Isobloc a d’ailleurs amorcé la construction d’unités qui ne sont «pas nécessairement sexy», mais qui sont abordables et durables. Surtout utilisée pour les constructions commerciales ou institutionnelles, la technologie d’Isobloc permettrait de construire des maisons hautement performantes en ce qui a trait à l’efficacité énergétique pour moins de 350 000$.

L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne
L’Isobloc ZÉRO combine deux technologies québécoises, soit l’Isobloc et le Carbicrete, afin d’offrir du béton ayant une plus petite empreinte écologique. Crédit: courtoisie Eric Dionne Courtoisie Eric Dionne

«Il n’y a presque aucun coût d’entretien parce que c’est du béton partout, conclut-il. Les bâtiments multilogements construits présentement ne sont pas efficaces, et les propriétaires s’en foutent parce que la facture revient à leur locataire.»

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