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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Du 514 au 418, au 450, au 819

Photo MARC-ANDRÉ GAGNON
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-08-12T19:30:00Z
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C’est une histoire de codes régionaux.

Aux dernières élections générales, Paul St-Pierre Plamondon, qui était chef depuis deux ans du Parti Québécois, s’était convaincu que son parti, qu’il avait récupéré en ruines, et que plusieurs disaient aux soins palliatifs, ne pouvait renaître durablement que s’il se réimplantait à Montréal. Le PQ devait se réenraciner dans le 514.

C’était un pari risqué. Il l’a emporté, en se faisant élire dans Camille-Laurin.

Renaissance

Était-ce le début d’un vrai sursaut? On a commencé à le croire en 2023 quand Pascal Paradis a remporté la partielle de Jean-Talon, à Québec, une circonscription qu’il n’avait jamais gagnée de son histoire. Le PQ retrouvait un ancrage dans le 418. Il ne retrouvait pas seulement ses vieilles forteresses. Il pouvait faire des gains.

Puis vint Terrebonne. C’était une bataille plus importante qu’il n’y paraissait. C’était celle des 450, là où se joue toujours l’avenir du nationalisme québécois. Elles avaient basculé vers la CAQ. Avec Catherine Gentilcore, le PQ y est redevenu le parti de référence. Il confirmait surtout sa capacité à former le gouvernement. C’est dans ce contexte qu’on doit analyser la victoire d’Alex Boissonneault dans Arthabaska.

Le PQ vient même de remettre un pied dans le 819, le territoire du Québec francophone qui lui était à peu près le plus réfractaire.

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Maintenant, tous en conviennent, si la tendance se maintient, le PQ a de très bonnes chances de remporter les élections d’octobre 2026. 

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Karima Brikh, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Cette renaissance, si elle se confirme, ne sera pas que celle d’un parti, mais d’un mouvement, et d’un idéal. Si le PQ a tenu bon pendant toutes ces années pénibles, alors que l’horizon semblait pour de bon bloqué, c’est que ses militants portent le rêve de l’indépendance d’un Québec, qui traverse notre histoire.

D’ailleurs, rassemblés en soirée électorale, ils scandent spontanément «on veut un pays».

Si le PQ renaît, c’est parce que la question nationale renaît, et si cette dernière renaît, c’est notamment parce que le PQ s’est reconnecté clairement sur sa raison d’être.

L’indépendance redevient un sujet de conversation politique, notamment dans la jeunesse, d’autant que l’autonomisme s’est effondré, la CAQ ayant réussi à faire la preuve, une fois pour toutes, que le Québec n’a aucun avenir dans le Canada, qui le condamne à la disparition identitaire.

Le fédéralisme n’est pas une maladie incurable et les Québécois renouent avec la souveraineté. Quant aux libéraux, ils sont cliniquement morts dans le Québec francophone. Il n’y a pas eu d’effet Pablo Rodriguez. Il n’y en aura pas.

Espoir

L’Histoire offre une dernière chance au Québec libre.

Au-delà de toute forme de bête partisanerie, je ne vous cacherai pas mon émotion.

J’appartiens à ces indépendantistes qui ont tenu le fort quand plus personne n’y croyait. Nous avons tenu le fort pendant 25 ans.

Maintenant, le mouvement national renaît, et au loin, mais pas si loin, nous voyons l’indépendance, nous voyons le pays.

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