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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Droits de douane: le Canada sera épargné s’il met fin au trafic de fentanyl

«S’ils le font, il n’y aura pas de droits de douane», assure le futur secrétaire au Commerce américain, qui prévoit imposer deux vagues de tarifs

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Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2025-01-29T17:23:23Z
2025-01-29T20:00:19Z
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Le Canada et le Mexique ne seront pas punis s’ils se décident à agir pour limiter le trafic de fentanyl et de migrants entrant aux États-Unis, annonce le futur secrétaire au Commerce de Donald Trump.

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«S’ils le font, il n’y aura pas de droits de douane», a assuré Howard Lutnick, futur secrétaire américain au Commerce.

Celui-ci a ajouté que l’imposition de tarifs sur les produits canadiens se ferait en deux vagues. La première, ce samedi 1er février, et la suivante en avril, selon CBC.

Lutnick a expliqué que la phase un est essentiellement une action d'urgence pour faire face à la crise du fentanyl: «Vous savez que les laboratoires [de drogue] au Canada sont dirigés par des cartels mexicains», a dit Lutnick. «Respectez l'Amérique. Si nous sommes votre plus grand partenaire commercial, montrez-nous votre respect. Fermez votre frontière. Et mettez fin à l'entrée du fentanyl dans ce pays.»

Dans un deuxième temps, les États-Unis étudient un large éventail d’options tarifaires, qui s’appuieraient sur une étude que le président a demandée à ses responsables d’ici le 1er avril.

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Approche pays par pays

Selon le futur secrétaire au Commerce, les États-Unis doivent privilégier des droits de douane non différenciés plutôt que ciblés.

«Mon approche, et j'en ai discuté avec le président, est d'avoir une approche pays par pays» plutôt que produit par produit, a déclaré M. Lutnick à l'occasion de son audition de confirmation devant le Sénat américain.

Critique vis-à-vis de la Chine

Également interrogé plus précisément sur les relations commerciales avec la Chine, à la fois parmi les principaux partenaires commerciaux des États-Unis et son principal concurrent au niveau mondial, M. Lutnick a estimé nécessaire de poursuivre la politique de contrôle des exportations menée par le gouvernement de l'ancien président Joe Biden.

«Laissons-les nous concurrencer, mais qu'ils cessent d'utiliser nos outils pour le faire. Je compte être particulièrement attentif à ce niveau», a appuyé M. Lutnick, ajoutant qu'il estime que les États-Unis doivent mener la course à l'intelligence artificielle.

Interrogé sur le CHIPS Act, la loi votée par le précédent gouvernement visant à inciter au développement de l'industrie des semi-conducteurs dans le pays, M. Lutnick a affirmé y voir une «excellente mise de fonds initiale», mais «nous devons les étudier et nous assurer que cela a été fait correctement».

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Durant la campagne présidentielle, le candidat républicain a défendu l’idée d’imposer des droits de douane de 10 à 20% sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis et de 60% à 100% sur les produits provenant de Chine.

L’objectif alors annoncé était de financer les baisses d’impôt supplémentaires qu’il espère par ailleurs mettre en place.

Depuis sa prise de fonctions cependant, le président américain a utilisé la menace de droits de douane pour faire plier des partenaires commerciaux.

M. Lutnick, qui a fait fortune dans la finance, était directeur général de la banque d’investissement Cantor Fitzgerald avant sa désignation.

Il a assuré durant son audition qu’il vendrait l’ensemble de ses parts dans les différentes entreprises qu’il pouvait posséder afin d’éviter tout conflit d’intérêts.

À la tête du comité de transition après l’élection de Donald Trump le 5 novembre, il s’est montré à plusieurs reprises critique à l’égard des véhicules électriques et a pointé la responsabilité de la Chine dans la crise des opioïdes qui frappe les États-Unis ces dernières années.

Il avait également regretté la destruction d’emplois industriels aux États-Unis et les délocalisations dans d’autres régions du monde, en particulier vers la Chine.

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