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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Tarifs de Trump: la France invite l’Europe à être «mordante»

AFP
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2025-02-02T10:39:52Z
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L’Europe doit «assumer une forme de rapport de force» face aux menaces de droits de douane de Donald Trump, a affirmé dimanche le ministre français de l’Industrie Marc Ferracci, qui invite à être «mordant» face au président américain.

«La négociation commerciale avec Donald Trump doit assumer une forme de rapport de force», a dit M. Ferracci dimanche à France Info, au lendemain de l’imposition par les États-Unis de droits de douane de 25% sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et de 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.

Alors que le président américain a menacé de sanctionner aussi l’Union européenne, «il est évident que nous devons réagir», a estimé Marc Ferracci, tout en disant que «nous attendons les décisions de l’administration américaine sur ce qui concernera l’Europe».

Selon lui, «la réponse, pour être efficace, doit porter sur les produits qui sont importants pour votre interlocuteur et pour le pays avec lequel vous négociez». Et «il faut que ce soit comme on dit mordant, ça veut dire que ça ait des impacts sur l’économie américaine, pour avoir une menace crédible dans la négociation».

«On ne va pas se laisser faire», a dit pour sa part le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, interrogé dimanche par CNews sur les menaces commerciales du nouvel occupant de la Maison-Blanche.

«Si le premier visage que vous envoyez de l’Europe vis-à-vis des États-Unis, de la Chine et du monde entier, c’est “Allez-y!”, nous ne sommes [plus] qu’un marché de consommateurs et, après tout, nous ne produirons plus chez nous, vous [aurez] perdu la bataille», a-t-il poursuivi.

«Il faut sortir de la naïveté», a encore affirmé Marc Ferracci, tout en exhortant les États membres de l’UE à «mieux protéger notre industrie» en mettant en place un «Buy European Act» afin de privilégier les produits fabriqués en Europe.

«Notre enjeu est de rester unis, et de capitaliser sur la force que nous donne cette union, c’est-à-dire un marché commun dont les États-Unis ne peuvent pas se passer», a ajouté M. Ferracci.

«On ne doit pas commencer par faire des concessions, on ne doit pas commencer par dire que nous allons acheter plus de produits américains sur tel ou tel volet industriel ou agricole», a-t-il insisté, alors que les 27 sont encore divisés entre une approche simplement «défensive» – acheter des produits américains comme du gaz naturel liquéfié (GNL) ou des armes pour tenter d’échapper à un conflit commercial avec Trump – ou plus «offensive», avec de possibles mesures de rétorsion.

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