Droits de douane américains: une «catastrophe» pour les vins et spiritueux français
AFP
L'instauration de droits de douane de 30% sur les exportations européennes aux États-Unis serait une «catastrophe» pour le secteur français des vins et spiritueux, a réagi samedi Jérôme Despey, patron de la branche viticulture du syndicat d'agriculteurs majoritaire FNSEA.
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«Ce serait une catastrophe pour tout le secteur, dans une situation où les vins et spiritueux affrontent déjà d'énormes difficultés», a déclaré Jérôme Despey à l'AFP.
Le président américain Donald Trump a annoncé samedi l'imposition de droits de douane de 30% pour le Mexique et l'Union européenne, nouvelle surenchère sur fond de négociations avant l'échéance du 1er août.
«Nous attendons de voir la liste des produits concernés, mais si ça venait à se confirmer ce serait une situation particulièrement difficile pour le secteur des vins et spiritueux», a-t-il dit.

En octobre 2019, la vague de droits de douane (+25%) mise en place par Donald Trump avait déjà causé une baisse de 50% des exportations de vin français vers les États-Unis, a souligné M. Despey.
«Se repositionner sur des marchés à l'export, ça ne se fait pas en un coup de baguette magique. C'est des stocks de vin qui resteront sur le marché intérieur et viendront mettre en difficulté la filière à la veille de prochaines vendanges», selon lui.
Pour Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) française, 30% qui s’ajoutent à 15% de variations de change font 45% de différence avec la production américaine.
«Ce n'est pas un embargo, mais presque», a lancé M. Picard. «Et c'est d'abord un choc et une surprise. La qualité des échanges à haut niveau entre l'UE et les États-Unis ces dernières semaines était plutôt bonne. On était quasiment parvenus à un cadre d'accord satisfaisant il y a cinq,six jours.»
Avec la première hausse des droits de douane de 10% en avril, «chacun a contribué, l'exportateur comme l'importateur. Mais là ce qui est annoncé est inenvisageable. Le flux d'exportation deviendra très limité».
«On a vu souvent des menaces de la part des États-Unis, on demande à la Commission européenne de ne rien relâcher dans la négociation», a souligné Jérôme Despey.