Droit de vote: faut-il abaisser l’âge comme le proposent les Anglais?


Marie-Eve Doyon
Devant une diminution du taux de participation aux élections, le gouvernement du Royaume-Uni entend abaisser l’âge légal du droit de vote de 18 à 16 ans.
Faudrait-il que le Québec et le Canada fassent la même chose?
Les arguments sont nombreux
Ceux qui croient que les jeunes de 16 ans ne sont pas assez matures pour comprendre les enjeux et pour prendre des décisions éclairées, rappelons qu’à 16 ans, on a le droit de conduire, de travailler et de prendre des décisions médicales pour soi-même.
Est-ce que conduire un véhicule demande plus ou moins de raisonnement qu’exprimer un vote?
On peut s’opposer au droit de vote des jeunes de 16 ans en plaidant que leur taux de participation serait faible et qu’ils sont peu politisés.
Or, dans les juridictions où on vote dès 16 ans, c’est le contraire qui a été constaté. En Autriche, où la pratique est en vigueur depuis 2007, l’expérience est positive et, en 2010, les 16-18 ans étaient plus nombreux à voter que les 23-25 ans.
Quant à l’argument de la faible connaissance des enjeux politiques, en accordant le droit de vote plus tôt, il faudra nécessairement mieux préparer les jeunes à la vie citoyenne et à cela, il n’y a rien de mauvais.
Terreau fertile pour tous les partis
Un récent sondage Léger-Le Journal indiquait que les 18-34 ans étaient plus favorables à la souveraineté. Ce n’est pas une conclusion automatique en faveur du pays et ce résultat ne devrait pas servir d’argument pour que les partis non souverainistes préfèrent le statu quo à 18 ans.
Certes, l’abaissement de l’âge du droit de vote exige un débat plus vaste, mais, si cela faisait en sorte que les partis consacrent plus d’efforts à s’occuper de notre jeunesse, qu’ils réfléchissent davantage aux générations futures, il me semble que cela pourrait être bénéfique pour tous.