Drogué aux champignons magiques, il meurt noyé au festival Osheaga
Le corps de Logan Christopher Brideau était en état de «rigidité cadavérique»


Francis Pilon
L’homme de 20 ans qui est mort tragiquement l’été dernier au festival montréalais Osheaga avait notamment consommé des champignons magiques avant de se noyer, révèle un rapport du coroner obtenu par Le Journal.
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«Logan Christopher Brideau est décédé par noyade dans un contexte de consommation de champignons “magiques” et de cannabis. Il s’agit d’un décès accidentel. [...] L’examen a révélé l’absence de toute lésion traumatique ou suspecte sur son corps», conclut le Dr Jean Brochu, qui a enquêté sur ce drame survenu le 4 août dernier.

M. Brideau, un résident de l’Ontario, s’était rendu à Montréal l’été dernier avec plusieurs amis. Le groupe avait loué un appartement pour participer au festival de musique qui se déroule au parc Jean-Drapeau. Le jour du décès, le vingtenaire et ses proches avaient quitté leur appartement vers 16h20 pour aller à Osheaga.
Vers 19h, le jeune homme avait confié à une amie qu’il ne se «sentait pas bien». Il s’était ensuite allongé. Le festivalier avait finalement vomi et texté une personne de son groupe, puisqu’il voulait retourner à leur logement.

«Il s’est alors dirigé vers le Bassin olympique et quand ses amies sont allées le rejoindre, elles ont rencontré les policiers. Une d’entre elles a déclaré que M. Brideau semblait très stimulé et qu’il avait très chaud avant de partir», note le coroner.
Ce dernier ajoute que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait été alerté, un peu plus tôt, au sujet d’un homme qui se baignait dans le bassin du parc Jean-Drapeau.
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Il aurait «halluciné»
Une femme, qui accompagnait Logan Christopher Brideau lors du jour fatal, avait d’ailleurs affirmé aux autorités que son ami aurait légèrement halluciné durant le festival.
L’Ontarien aurait cru à tort que des agents de sécurité du festival voulaient l’expulser, selon elle. Les tests effectués sur sa dépouille en laboratoire ont révélé des traces d’une faible consommation d’alcool, de citalopram, de cannabis et de psilocine (champignons magiques).

«Quand son corps a été repêché [vers 23h], il était complètement vêtu et présentait des rigidités cadavériques, signes d’un décès remontant déjà à quelques heures», peut-on lire dans le rapport.
Le Dr Jean Brochu précise que le défunt savait nager et qu’aucun document «à teneur suicidaire» n’a été trouvé sur son cellulaire. Mentionnons que le sac à dos de Logan Christopher Brideau avait été retrouvé près du Bassin olympique, en marge du festival.

Circonstances mystérieuses
Le coroner termine son enquête en indiquant que plusieurs «questions demeurent en suspens» au sujet de cette noyade survenue un dimanche à Osheaga.

«Personne n’a été témoin des événements et, à défaut de nouveaux témoins, il y aura toujours des éléments entourant les circonstances de son décès qui resteront sans réponse», écrit le Dr Brochu, qui n’a émis aucune recommandation dans son rapport.
L’avis de décès de Logan Christopher Brideau précise que le jeune homme a participé à plusieurs comédies musicales, en Ontario, au sein de la compagnie de théâtre Drayton Entertainment. Il a également travaillé dans le domaine de l’ingénierie par la suite.
«Il était le plus fidèle des amis pour ceux qui avaient besoin de lui. Il était dévoué, aimant et attentionné, et faisait toujours passer les besoins des autres avant les siens. Logan était l’une de ces lumières les plus brillantes. Elle s’est éteinte bien trop tôt», mentionnent ses proches.
▶ 2e noyade mortelle à Osheaga
En août 2018, un homme de 18 ans est aussi mort en marge du festival Osheaga. Collins Obiagboso, qui résidait aussi en Ontario, s’était noyé dans le fleuve Saint-Laurent. Aucune trace d’alcool ni de drogue n’avait été trouvée dans son sang.
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