Drapeau en berne: le chef du PQ convient avoir «mal choisi le moment»


Annabelle Blais
Le chef du parti québécois a reconnu que sa déclaration sur le drapeau du Québec qui ne devrait pas être en berne pour le décès de la reine Élisabeth II, selon lui, était « trop spontanée » et que le moment était « mal choisi ».
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Le commentaire de Paul St-Pierre Plamondon, publié sur Twitter dans les heures suivant l’annonce la mort de la reine, enjoignait aussi au premier ministre, François Legault, de ne pas traiter «la reine d’Angleterre en chef de l’État québécois ni donner de crédibilité à un régime colonial britannique illégitime au Québec».
«Je conviens que j’ai eu une réaction trop spontanée et que j’ai mal choisi le moment, mais dans mon esprit, sur le coup, je m’adressais au gouvernement du Québec, a-t-il dit vendredi à Montréal, en marge d’une annonce sur les écoles vétustes. Si ça a froissé des gens, ce n’était pas ça mon intention.»
Il rappelle que sa toute première déclaration, hier, fut d’offrir ses condoléances à la famille royale et au peuple anglais. Il ajoute qu’une discussion sur l’institution qu’est la Couronne britannique devra avoir lieu pendant la campagne électorale, mais pas aujourd’hui. «Convenons qu’aujourd’hui, ce n’est pas de ça qu’on va se jaser», a-t-il dit.
Il précise tout de même que son avis sur la question ne change pas. «Moi, je n’aurais pas pris la décision qu’a prise François Legault et le gouvernement du Québec. Si j’[avais été] PM [premier ministre], il va de soi que j’aurais envoyé quelqu’un aux funérailles [...], mais je n’aurais pas mis le drapeau en berne.»
Le drapeau de la tour centrale de l’Assemblée nationale a été mis en berne cette année pour les décès des hockeyeurs Mike Bossy et Guy Lafleur de même que pour la Journée de commémoration nationale en mémoire des victimes de la COVID-19.
Ce fut aussi le cas lors du décès de chefs d’État étrangers, comme celui de l'ancien président de la République française Jacques Chirac, en 2019, ou encore celui de l’ancien premier ministre du Canada John Turner, en 2020.
Questionné par une journaliste au sujet de Bernard Landry, ancien premier ministre péquiste, qui avait mis le drapeau en berne pour le décès de la reine mère en 2002, il répond: «je n’ai jamais discuté avec Bernard Landry du raisonnement qui l’avait amené à faire ça».