Drame de Wendake: Chicoine souvent désorganisé lors de ses passages en cour
Pierre-Paul Biron | Journal de Québec
Les différents passages devant le tribunal de Michaël Chicoine auront été chaotiques, l’homme de 32 ans ayant insulté des juges et même attaqué des agents correctionnels en pleine salle de cour.
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Ces événements qui n’avaient pu être relatés en raison d’ordonnance de non-publication afin d’éviter de contaminer un éventuel jury peuvent maintenant être racontés vu le plaidoyer de culpabilité enregistré mercredi par l’accusé.
Au début octobre, Michaël Chicoine avait fait toute une scène en entrant dans le box des accusés.
Menotté aux poignets et aux chevilles, l’homme était entré en plaquant violemment la porte, avant de se cogner la tête de toutes ses forces dans la vitre le séparant de la salle d’audience.
La scène s’est déroulée devant le juge François Huot.
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Chicoine était ensuite monté sur un banc, y sautant à pieds joints avant d’être plaqué par un agent correctionnel.
Alors que ce dernier l’entourait à la taille, le meurtrier lui a asséné plusieurs coups de poing derrière la tête, le blessant avec ses menottes en métal.
Quatre agents au total ont été nécessaires pour parvenir à stopper le suspect en crise, qui n’a prononcé aucun mot durant l’altercation.
Le tout s’est terminé avec Chicoine crachant sur les agents qui l’avaient maitrisé.
«Raciste», «connard»
Plus tôt durant les procédures, Chicoine s’en était aussi pris verbalement au juge François Huot, qui n’avait pas paru impressionné par les incartades du suspect de 32 ans.
Le tout avait débuté quand le juge s’était adressé à l’accusé, qui lui avait coupé la parole de façon brusque.
«Qu’est-ce que tu veux crisse de raciste», avait alors lancé Chicoine, avant de traiter le magistrat de «connard».
Le renvoyant vers la détention, le juge Huot avait pris soin de lui souhaiter «une belle journée», ce à quoi l’accusé avait répondu de façon plus que vulgaire.
«Estie de suceux.»
Quelques semaines plus tard, l’accusé, visiblement plus calme, était revenu devant le juge pour retirer la requête en récusation qu’il avait déposé. Il s’est aussi excusé d’avoir menacé de mort de juge Huot alors qu’il comparaissait devant un autre magistrat, le juge Raymond W. Pronovost.
«Je m’excuse pour ce qui a été dit», avait alors exprimé l’accusé, visiblement repentant.
«Ça ne change absolument rien sur mon impartialité. [...] Ce n’est pas la première fois qu’on me fait des menaces de mort», avait expliqué le juge, assurant «ne pas être rancunier».
D’autres incidents du genre sont survenus au fil des passages en cour de l’accusé. L’homme avait notamment fait un doigt d’honneur à son ex-conjointe et mère des petites victimes, un geste qui avait soulevé l’ire de son ancienne belle-famille.
Finalement apte à comparaître
À la suite de ces nombreux incidents, le juge avait demandé un examen sur l’aptitude de Michael Chicoine à comparaître. Le rapport d’analyse était revenu concluant, confirmant que l’accusé était en mesure de bien comprendre les procédures.
La défense avait annoncé son désir de plaider la non-responsabilité criminelle pour troubles mentaux dans ce dossier après la confection d’un rapport par le psychiatre Gilles Chamberland. En contre-expertise, la Couronne avait mandaté le Dr Sylvain Faucher.
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