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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Drame dans Lanaudière : «La violence conjugale n’est pas un problème de santé mentale»

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TVA Nouvelles

2023-08-27T22:42:41Z
2023-08-28T02:41:01Z
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Au lendemain du drame qui a coûté la vie à deux enfants, à Notre-Dame-des-Prairies, dans Lanaudière, l’organisme SOS Violence conjugale lance un cri du cœur pour que le narratif de cette tragédie change.

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«De mettre le focus sur la détresse de l’agresseur [...] c’est peut-être de faire fausse route. Je pense que c’est important de rappeler que la violence conjugale n’est pas un problème de santé mentale», a clamé en entrevue à LCN la responsable du soutien clinique à SOS Violence conjugale, Claudine Thibaudeau.

Selon des informations obtenues par TVA Nouvelles, l’homme qui a tué ses deux enfants avant de s’enlever la vie aurait installé des micros dans la résidence et un GPS dans la voiture de son ex-conjointe. L’homme aurait d’ailleurs été arrêté pour harcèlement mercredi dernier, puis relâché aussitôt.

Cette situation amène Mme Thibaudeau à rappeler que la violence conjugale consiste en la prise de pouvoir d’une personne sur l’autre via différents comportements, parfois subtils, mais parfois plus manifestes.

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Le harcèlement et l’espionnage dont aurait fait l’objet la mère des deux enfants décédés sont des éléments qui correspondent à de la violence conjugale.

«Ça ne dénote pas d’une détresse, ça dénote d’une volonté de contrôle qui se poursuit après la rupture», soutient Claudine Thibaudeau.

«Il y a, dans cette situation-là, plusieurs éléments qui auraient dû sonner l’alarme, notamment la perte d’espoir en la reprise de la relation, le fait d’avoir été mis devant les conséquences de ces comportements-là», ajoute-t-elle.

Pour la responsable du soutien clinique à SOS Violence conjugale, il importe de mettre sous les projecteurs l’agressivité de l’auteur d’une telle tragédie, plutôt que sa détresse psychologique.

«Peu importe son état psychologique, ce qu’il a choisi de faire, il reste responsable de ses comportements», affirme Mme Thibaudeau.

«Il faut envoyer le message clair que quand il y a des événements comme ça, c’est la responsabilité de l’agresseur et ce n’est pas lié à sa détresse», ajoute-t-elle.

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Compassion pour la mère

Le meurtre de ses enfants constitue pour le père un moyen de contrôle déployé contre la mère.

«Il n’a pas choisi de se suicider; il a choisi de tuer ses enfants pour punir sa victime : la punition ultime», explique Claudine Thibaudeau.

«C’est comme s’il disait : "si tu ne veux pas me reprendre[...], tu n’auras pas nos enfants." Ce type de menace est très présent en violence conjugale», ajoute la spécialiste.

Cette dernière martèle qu’il faut prendre très au sérieux ce type de menace et éviter de parler de la détresse de l’agresseur, afin de ménager la mère des enfants.

Mme Thibaudeau est d’avis qu’en tant que société, il faut prioriser la sécurité des enfants et des victimes de violence conjugale plutôt que le droit de visite d’un parent.

«Quand quelqu’un va jusqu’à harceler sa partenaire en mettant des micros dans sa maison, comment ça se fait qu’il a encore son droit de visite avec ses enfants, tout seul?», s’interroge la responsable du soutien clinique à SOS Violence conjugale

«Il faut vraiment, dans notre société, se questionner sérieusement sur comment on gère ces situations-là et sur comment on les comprend aussi. Et [il faut] penser vraiment très fort à cette maman-là qui, ce soir, paye le prix de la situation», conclut-elle avec beaucoup d’émotion.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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