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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Drainville critiqué pour avoir utilisé le mot «bullshiter»

Plusieurs jugent que ce n’est pas à la hauteur d’un ministre de l’Éducation

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Photo portrait de Marc-André Gagnon

Marc-André Gagnon

2023-02-22T21:10:19Z
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Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a manqué de hauteur en empruntant l’anglicisme «bullshiter» pour annoncer le report des maternelles 4 ans, lui reprochent des membres de la classe politique. 

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«Vaut mieux dire la vérité que de bullshiter, c’est ça que je pense», a résumé mardi le ministre Drainville, en confiant à TVA Nouvelles que la rareté de main-d’œuvre et de locaux l’oblige à reporter de 4 ans, l’engagement d’atteindre 2600 classes de maternelles 4 ans.

«Il existe des expressions en français plus édifiantes», a commenté la critique libérale en matière d’Éducation Marwah Rizqy. La députée de Saint-Laurent n’a d’ailleurs pas tardé à mettre en exergue, dans un tweet, l’expression «bullshiter» utilisée par Bernard Drainville.

«Tous les élus doivent faire attention, mais encore plus un ministre et a fortiori le ministre de l’Éducation», a rappelé Mme Rizqy, lorsque relancée à ce sujet par notre Bureau parlementaire.

Des limites à «faire peuple»

Son ex-collègue et ancienne ministre de la Francophonie, Christine St-Pierre, a également été offusquée par «la vulgarité» du terme emprunté par M. Drainville.

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«Provenant d’un ministre de l’Éducation... Bernard je l’aime bien, c’est un ancien collègue, mais il y a des limites à vouloir faire “peuple”», a observé Mme St-Pierre, au téléphone.

«Pour un ministre qui indiquait en chambre le même jour que le français est sa priorité, il devrait donner l’exemple. Il n’est plus à la radio privée, il est à la tête du ministère de l’Éducation», a signalé de son côté le porte-parole péquiste en matière de langue française, Pascal Bérubé.

«Effectivement, c’est surprenant, connaissant l’individu», a réagi pour sa part l’ex-ministre libéral de l’Éducation, François Blais.

«Ce n’est pas idéal, bien sûr, pour un ministre de l’Éducation», a ajouté M. Blais, sans vouloir commenter davantage.

Même si le mot «bullshiter» se retrouve dans le dictionnaire de la langue française, « c’est un anglicisme, il me semble, qui est chargé d’une image fécale», a déploré le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault.

«Il existe suffisamment de mots en français pour y trouver des équivalents plus appropriés, surtout de la part d’un représentant de l’État québécois responsable du ministère de l’Éducation», a ajouté M. Perreault.

QS ne s’en formalise pas

Du côté de Québec solidaire, on ne s’est pas formalisé du recours à l’expression « bullshiter ».

«Je suis pas mal plus offensée par le fait que la CAQ a entraîné tout le Québec dans le mirage des maternelles 4 ans que par le langage de M. Drainville», a laissé tomber Ruba Ghazal.

Notons qu’en réagissant promptement au report des maternelles 4 ans, mardi, Mme Ghazal a, de son propre chef, relayé l’expression empruntée par M. Drainville.

«Si Bernard Drainville veut réellement éviter de “bullshiter” les Québécois, qu’il renonce aux maternelles quatre ans pour de bon», a-t-elle déclaré peu de temps après avoir entendu l’entrevue avec le ministre de l’Éducation.

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