Des élus américains «inquiets» pour la sécurité des athlètes en Chine

Agence France-Presse
Liberté d'expression, protection des données... des élus américains ont fait part de leurs «inquiétudes» lundi quant à la sécurité des athlètes amateurs lors des compétitions sportives qui auront lieu en Chine, dans une lettre au comité olympique américain dont l'AFP a obtenu la copie.
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«Plusieurs récents événements ont soulevé des inquiétudes quant à la sécurité des athlètes qui, selon nous, exigent une réaction urgente», assure ce groupe parlementaire spécialisé sur la Chine, composé d'élus des deux partis.
Les élus assurent avoir été consternés par les propos d'un responsable de l'organisation des compétitions, Yang Shu, selon qui tout «discours contraire à l'esprit olympique» et «aux lois et règlements chinois» serait «passible de certaines sanctions».
«Le fait d'être un citoyen américain ne constitue pas en soi une protection contre les traitements préjudiciables du gouvernement chinois», alertent-ils dans la missive.
Ils pointent aussi du doigt l'application MY2022 que doivent télécharger et utiliser tous les athlètes (4-20 février), dont les failles de sécurité identifiées par Citizen Lab font craindre des piratages de données.
Le comité d'organisation a assuré auprès de l'AFP que les failles en question avaient «déjà été corrigées».
Mais plusieurs comités olympiques occidentaux ont conseillé à leurs sportifs d'utiliser des smartphones ou des boîtes courriel de rechange pendant la durée de l’événement.
Ce groupe d'élus, présidé par les démocrates Jeff Merkley et James McGovern, exhorte enfin le comité olympique américain à «protéger» les athlètes américains de produits fabriqués au Xinjiang «par le travail forcé».
Les États-Unis ont justement annoncé début décembre un boycott diplomatique des Jeux en raison des violations des droits humains qu'ils accusent la Chine de commettre contre la minorité musulmane ouïghoure dans la province du Xinjiang.
Mi-décembre, le comité olympique américain avait déjà annoncé qu'il allait informer en amont la délégation américaine, composée de 222 sportifs, de la législation chinoise et les préparer à vivre des olympiades «pas comme les autres».
À la question de savoir si le président américain était favorable à ce que les athlètes fassent des déclarations politiques pendant leur passage en Chine, sa porte-parole Jen Psaki a souligné lundi que l'administration Biden avait «exprimé son soutien à la liberté d'expression».