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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Doubles champions olympiques: la génération dorée des fils à papa français

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2025-06-12T20:37:54Z
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L’expression «fils à papa» peut être perçue de façon négative par certains qui imaginent des enfants qui l’ont eu facile, mais la réalité est totalement différente au sein de l’équipe de France de volleyball, qui profite de cette génération dorée pour atteindre des sommets jamais vus.

Au sein des doubles médaillés d’or olympiques, on retrouve six fils à papa qui ont marché dans les traces de leur paternel pour atteindre le sommet du volleyball. Cet exploit est digne de mention étant donné que la France n’avait jamais atteint la ronde de quart de finale d’un tournoi olympique avant de grimper sur la plus haute marche du podium à Tokyo en 2021 et de répéter l’exploit à la maison trois ans plus tard.

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

En très bas âge, les Earvin Ngapeth, Trévor Clévenot, Kévin Tilie, Jean Patry, Jenia Grebennikov et Yacine Louati ont été initiés au volleyball après que leur père eut connu une brillante carrière internationale.

«On a grandi dans des familles qui jouent au volley, on a joué sur la plage dès notre tout jeune âge, on a joué ensemble et contre les autres et c’est devenu une grosse force, a raconté le capitaine Clévenot, le seul fils à papa médaillé d’or présent à Québec pour la Ligue des nations. Il y a d’autres fils à papa sur le terrain à Québec et ça continue de pousser. Tant que le volley a ce vivier de joueurs derrière qui arrive, c’est génial.»

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Eric Ngapeth, Christophe Patry, Alain Clévenot et Laurent Tillie ont porté les couleurs de l’équipe de France sur la scène internationale alors que Boris Grebennikov et feu Moutaa Louati ont fait de même avec les équipes de l’URSS et de la Tunisie.

Au sein du groupe présent à Québec, les plus jeunes, Mathis Henno, dont le père, Hubert, est une légende française au poste de libero avec 254 sélections en équipe nationale, et Théo Faure, dont le paternel, Stéphane, a été capitaine de l’équipe de France et compte 350 sélections, ont eux aussi grandi avec un papa volleyeur au plus haut niveau. La mère de Faure est une ancienne professionnelle allemande.

Des exigences très élevées

Clévenot identifie quelques avantages de vivre avec un joueur international et aussi des inconvénients. «Tout petit, dans le sable, les exigences se tournaient déjà vers le haut niveau. Les enseignements techniques sont aussi très profitables. Quand les exigences sont élevées, l’honnêteté est au rendez-vous. Mon père me le disait quand ça n’allait pas. Il fallait le prendre de façon positive et grandir.»

Encore un sport mineur

Les deux médailles d’or olympiques ont propulsé le volleyball dans le paysage sportif français, mais l’attaquant-réceptionneur est conscient que le travail n’est pas terminé.

«On reste un sport mineur, on n’est pas un sport majeur, a affirmé l’attaquant, qui compte plus de 200 sélections en équipe nationale. On a la chance d’avoir de belles générations qui sont arrivées et qui ont mis le sport en lumière, mais il y a encore beaucoup de choses à faire en termes de développement. On est loin derrière le handball et le basketball, sans parler du football et du rugby, qui sont loin devant. C’est monstrueux ce que Laurent Tillie a fait pour le volleyball français en dix ans à la tête de l’équipe nationale.»

Le sacre à Paris avait des allures de conte de fées. «Cette médaille était encore plus belle parce qu’elle a été remportée devant ma famille et mes amis, a exprimé le capitaine français. Notre victoire à Tokyo était incroyable et celle à Paris encore plus spéciale. C’était quelque chose de voir mes amis pleurer dans la salle.»

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