«L’homme qui aimait trop»: double vie entre Magog et Mont-Royal


Guillaume Picard
Avoir deux femmes et deux familles, ça use son homme. Dans la nouvelle série des auteurs Anne Boyer et Michel D’Astous, L’homme qui aimait trop, Patrice Godin campe un père de famille angoissé, qui se réveille la nuit tant sa double vie le ronge.
Non satisfait d’avoir une femme à Magog (Fanny Mallette) et une autre à Mont-Royal (Hélène Florent), Marc-Alexandre, la jeune cinquantaine, a le coup de foudre pour Nadira (Nadia Kounda), qui vit depuis peu à Bromont, à mi-chemin entre ses deux vies.

Marc-Alexandre n’est pas un mauvais gars, mais il est incapable de faire un choix entre les deux femmes qu’il aime. Le voir avec deux cellulaires, un pour chaque cellule familiale, et alterner entre deux maisons, deux amours, donne le tournis et on est épuisé pour lui.
«Juste de l’écouter, je suis fatigué», a rigolé Patrice Godin en marge du visionnement de deux épisodes présentés aux journalistes télé, mercredi, au Centre Phi, dans le Vieux-Montréal.
L’idée de ce drame psychologique est venue au tandem Boyer-D’Astous après qu'ils eurent pris connaissance de l’histoire vraie d’un bleuet qui, deux décennies durant, a cohabité avec deux familles en parallèle, faisant la navette entre Roberval et Saguenay.

Comme le personnage de Patrice Godin dans la série de Noovo, cet homme adultère voyageait beaucoup pour son travail, ce qui lui a facilité les choses.
Le comédien de 53 ans, vu dans District 31 – comment oublier Yanick Dubeau!? – et dans «Une autre histoire», ne voudrait pas d’une existence aussi stressante que celle de Marc-Alexandre.
«Ce n’est pas un gars méchant, malicieux, qui fait ça pour faire du mal et faire souffrir. Mais c’est quelqu’un d’égoïste, oui, car c’est son bien-être avant tout, mais il va être confronté à un moment donné et devoir se regarder lui-même. Mon travail n’était pas de le rendre aimable, mais de le rendre vrai et sincère dans ce qu’il est», a dit Patrice Godin en entrevue.
«J’aime beaucoup la littérature d’espionnage et policière, la CIA, le FBI, les gens qui compartimentent leur vie, qui sont "under cover". Il y a un peu de ça [dans Marc-Alexandre]. Je pense qu’il aurait été bien bon dans les services secrets», a-t-il ajouté en riant. Pour lui, ce personnage était intéressant à jouer dans la mesure où tout repose sur un vide intérieur immense.
Il faut dire que Benoit (Martin-David Peters), un grand ami de Marc-Alexandre, écrit un livre s’inspirant de la double vie de ce dernier. Veuf et tourmenté par la noyade de sa compagne Kate, Benoit est aussi le narrateur de l'histoire.
Commotion
C’est au troisième épisode, intitulé «Le commencement de la fin», que tous les univers de Marc-Alexandre vont se croiser, à l’hôpital, à la suite d’un accident, provoquant, on le devine, une commotion au sein des deux familles et chez la nouvelle maitresse.
«C’est une série qui s’est beaucoup transformée avec le temps, ça a déjà été une série beaucoup plus longue, mais je pense que c’était vraiment le format idéal, comme ça, huit épisodes», a dit l’auteure Anne Boyer, qui a indiqué que la porte «est fermée pour l’instant» en vue d’une deuxième saison. «Mais on ne sait jamais!»
Le réalisateur Yves Christian Fournier (Blue Moon) a aussi dirigé, pour cette série produite par Duo Productions, Romy Bouchard, Milya Corbeil Gauvreau, Arnaud Vachon, Jean-Simon Leduc, Mali Corbeil Gauvreau, Patrice Dubois et Reda Guerinik.
Le premier épisode de L’homme qui aimait trop sera diffusé le mardi 11 janvier, à 20 h, sur Noovo.