Charlesbourg: un double meurtre confirmé
Il s’agit des troisième et quatrième homicides à survenir à Québec en 2021
Jérémy Bernier et Nicolas Saillant
Les deux hommes qui ont été retrouvés sans vie dans une résidence de Charlesbourg plus tôt cette semaine ont bel et bien été victimes de meurtre, confirme le Service de police de la Ville de Québec.
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Ce sont les pompiers qui ont découvert les corps, dans la nuit de mardi à mercredi, après être intervenus pour un début d’incendie au 144, 45e Rue Est. Le décès d’une première victime a été constaté sur place, tandis que la seconde a rendu l’âme à l’hôpital.
Après l’extinction du feu, les enquêteurs du SPVQ ont été demandés sur les lieux puisque les deux défunts portaient des marques de violence. D’après nos informations, la nature de leurs blessures, qui auraient été causées par une arme blanche, était sordide.
Plus d’un assaillant ?
Au moins une troisième personne serait impliquée dans cette affaire qui est maintenant considérée comme un double meurtre. Toutefois, on n’écarte pas la possibilité qu’il puisse y avoir eu plus d’un assaillant, indique le porte-parole du SPVQ, David Poitras. La thèse de l’incendie volontaire est aussi confirmée.
« Étant donné qu’il y a une enquête en cours et qu’il y a au moins une troisième personne suspecte qui n’a pas encore été arrêtée, on ne donnera pas davantage de détails », a fait savoir M. Poitras.
Les deux victimes
La première victime est Stéphane Deschênes, un homme de 51 ans qui était locataire de l’endroit depuis au moins deux ans.
M. Deschênes avait un lourd passé judiciaire, mais il s’était repenti depuis, d’après son ancien employeur. En 1992, il avait notamment été condamné à 10 ans de prison pour homicide involontaire.
Lors d’un vol à main armée dans un club vidéo, Deschênes avait sorti une arme chargée pour intimider le commis. C’est en tapant sur le comptoir pour inciter la victime à s’exécuter plus vite qu’un coup de feu mortel, mais accidentel, est parti.
Mario Anctil, 51 ans, a aussi péri dans cette histoire nébuleuse. L’homme avait plusieurs condamnations pour des crimes reliés à la propriété dans le passé.
Au début des années 1990, celui qui habitait près de Rouyn-Noranda avait été condamné à une peine de trois ans pour une multitude d’introductions par effraction. Aucune infraction criminelle ne lui était cependant reprochée depuis 2006.
Mario Anctil a quitté l’Abitibi au tournant des années 2000 pour la région de Québec, laissant ainsi une fille qui le connaissait peu. « J’aurais aimé te revoir et apprendre à mieux te connaître, mon père absent », a écrit Maude, sur Facebook, sans vouloir faire plus de commentaires.
D’après un de ses amis, également son ancien colocataire, M. Anctil demeurait à la même adresse que l’autre victime depuis quelque temps.
« Je l’ai vu encore la semaine dernière quand je suis allé lui porter un plat de sauce à spag. C’est sûr que ça me fait de quoi, surtout [en sachant] les conditions [dans lesquelles] ils ont été retrouvés », raconte l’homme qui a souhaité garder l’anonymat.
Quatre meurtres à Québec en 2021
LES TROISIÈME ET QUATRIÈME | 8 DÉCEMBRE
Mario Anctil et Stéphane Deschênes
- 51 ans
- Secteur de Charlesbourg
- Aucun suspect appréhendé pour le moment
LE DEUXIÈME | 26 OCTOBRE
Michel Petit
- 37 ans
- Près de la Pyramide de Sainte-Foy
- Aucun suspect arrêté : un individu de 25 ans avait été interrogé puis relâché
LE PREMIER | 15 JUIN
Nathalie Piché
- 55 ans
- Quartier Limoilou
- 13e féminicide de l’année au Québec
- Accusé : Noureddine Mimouni