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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Doré et perchaude: techniques et stratégies de fin de saison

Les dorés deviendront de plus en plus actifs au cours des prochaines semaines.
Les dorés deviendront de plus en plus actifs au cours des prochaines semaines. Photo Patrick Campeau
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Photo portrait de Patrick Campeau

Patrick Campeau

2025-03-01T05:00:00Z
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Avant de tirer sa révérence, la période hivernale s’adoucira et nous proposera des températures plus clémentes ainsi que d’excellentes conditions de pêche.

• À lire aussi: Des rituels épais

Lorsque le printemps frappe à nos portes, c’est signe que la saison de la pêche blanche tire à sa fin. À cette période de l’année, plusieurs familles de poissons vont commencer à changer leurs habitudes et c’est notamment le cas des deux espèces les plus convoitées par les pêcheurs québécois: la perchaude et le doré.

De tous les manieurs de canne que je connais, il y en a un qui se démarque du lot, car il préfère la pêche blanche à celle en eau douce, contrairement à tous les autres. En avril, tandis que nous, on sort nos perches et nos équipements, David Vadnais, de Saint-Hyacinthe, entrepose les siens. Il a développé une notoriété dans ce domaine précis et j’ai fait appel à son expérience pour vous aider à finir votre saison en beauté. Voici l’essentiel des propos de ce spécialiste.

Le roi des percidés

En hiver, et principalement au cœur de la saison froide, les dorés deviennent généralement un peu plus amorphes en ce qui a trait à leurs activités d’alimentation. Sans cesser de se nourrir complètement, les périodes vouées à la quête de bouffe risquent d’être moins intenses et plus courtes. En revanche, à l’approche du printemps, les habitudes de ces poissons aux gros yeux et à la robe jaune commencent à changer. Les journées commencent à allonger tout comme les périodes de clarté. La photopériode devient alors un facteur important et déterminant en ce qui a trait à leurs changements de rituels. Les plages horaires d’alimentation augmentent et les déplacements vers les sites de reproduction commencent à l’approche du frai.

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Les bons spots

Dans un premier temps, il faut se rappeler de modifier nos habitudes et de cibler les eaux peu profondes. En fait, après la deuxième semaine de mars, les secteurs peu profonds affichant moins de 10 pieds sont à préconiser. Toutefois, le matin et à la fin de l’après-midi, lors des périodes d’alimentation intenses, David suggère de pêcher dans une colonne de 2 à 5 pieds d’eau sous la glace. Les dorés sont à ce moment carrément en chasse. Aussi, particulièrement après le 15 mars, il conseille de tenter sa chance sur un plus grand laps de temps en matinée et en fin de journée parce que les dorés ont tendance à se nourrir plus longuement.

Photo Patrick Campeau
Photo Patrick Campeau

Vous avez tout intérêt à cibler les garde-manger des dorés. Les meilleurs sites de prédilection à prospecter à cette période sont les embouchures de tributaires, les hauts fonds, les baies peu profondes et les anses. Les tributaires déversent l’eau de fonte, qui est plus chaude, dans les lacs et, par la même occasion, ce phénomène naturel attire des petits poissons et, bien sûr, les percidés. Les hauts fonds sont des structures très efficaces durant toute l’année. En plus, cette espèce peut se déplacer vers ce genre d’emplacement à la fin de la saison, en prévision de la période de reproduction. Pour ce qui est des baies et des anses, ces secteurs sont de véritables entrepôts de nourriture pour les dorés. Avec des eaux peu profondes et, parfois, la présence d’herbiers aquatiques encore en place, les pêcheurs peuvent y obtenir beaucoup de succès à la fin de la saison. Enfin, si vous possédez un sonar de type flasher ou un Panoptix, vous aurez beaucoup plus de facilité à déceler leur profondeur et la végétation et, du même coup, voir l’approche des prédateurs.

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Le prince des percidés

La perchaude est assurément l’espèce la plus recherchée durant la saison hivernale. Les pêcheurs adorent cibler ces petits poissons à la chair si savoureuse, surtout à cause de leur grande présence dans la majorité des cours d’eau au sud de notre province. En hiver, les passionnés se déplacent activement sur la glace afin de repérer les bancs de perchaudes. Étant une espèce grégaire, lorsque le pêcheur réussit à capturer rapidement quelques sujets, il y a de bonnes chances qu’il obtienne, par la suite, beaucoup d’action! En fin de saison, c’est sensiblement la même stratégie.

Les meilleurs sites

Si vous repérez des secteurs peu profonds avec des herbiers aquatiques encore présents, vos chances de faire une très belle pêche sont quasi garanties. Les joncs sont de véritables aimants pour les perchaudes. Tout d’abord, ce sont des garde-manger naturels qui attirent tous les représentants de la chaîne alimentaire. De nombreux spécimens peuvent, par surcroît, se cacher dans ces structures végétales et s’y sentir en sécurité. Ajoutez à cela que ce genre d’environnement deviendra par la suite leurs futurs sites de reproduction. Il est possible de retrouver des herbiers aquatiques à divers endroits dans un cours d’eau. Ce n’est certes pas évident de les repérer avec le couvert de glace. Cependant, si vous connaissez des emplacements comme les baies peu profondes, les embouchures de tributaires, le contour des îles ou îlots et les pointes peu profondes, allez-y et tentez votre chance.

Les herbiers sont généralement en faible profondeur. Si vous possédez un sonar ou une caméra sous-marine, vous pourrez repérer plus facilement ces sites. Ainsi, vous pourrez pêcher le long des lignes de joncs ou carrément dans les plantes submergées si vous êtes capable d’y descendre votre leurre. Si vous présentez votre offrande dans la végétation, je vous suggère de dandiner en suspension, entre le fond et la moitié de la colonne d’eau. Il est important que les perchaudes puissent repérer l’offrande présentée entre les structures herbeuses. Si vous ne connaissez pas d’endroits avec des herbiers aquatiques, David recommande de prospecter afin de localiser ce type de secteurs.

Graciation

«Je vous recommande fortement de remettre à l’eau les plus grosses perchaudes, car les femelles sont alors remplies d’œufs. Il est même possible de voir leur bedaine bien arrondie. Particulièrement au mois de mars. Afin de maintenir une population intéressante de perchaudes dans nos cours d’eau, la remise à l’eau des géniteurs est à prôner», tient à préciser M. Vadnais.

Avant que la croûte gelée fonde à vue d’œil et devienne trop mince pour vous assurer des déplacements sécuritaires, allez tenter votre chance et vous vivrez certainement des moments palpitants. Avec des journées aux allures printanières, vêtu seulement d’un gilet à capuche, profitez de ces derniers sprints où l’action soutenue est fréquemment au rendez-vous.

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