Doré de la canicule

Près de 30% des Québécois seront prochainement en vacances, et il y a fort à parier que bon nombre d’entre eux iront taquiner les percidés.

• À lire aussi: De belles embarcations pour voguer au rythme de vos vacances

La deuxième espèce la plus convoitée de la Belle Province sera bientôt ciblée par de nombreux manieurs de canne. Malheureusement, à ce temps de l’année, les poissons à la robe jaune plongent plus profondément, car leurs gros yeux bulbeux sont incommodés par les intenses rayons du soleil, et la chaleur des eaux les pousse vers les abysses, normalement plus frais. Est-ce que la pêche est alors moins bonne? Non, les dorés demeurent pognables. Parfois, il suffit d’ajuster et de raffiner nos techniques et approches pour renouer avec le succès. Voici quelques bonnes tactiques pour les déjouer:

Drop shot avec sangsue

Dès que les percidés quittent les escarpements primaires et secondaires, cette méthode n’a pas d’égal. Le montage est très simple; il suffit de nouer un hameçon rond à hampe courte, de taille 1/0 ou plus petit, en se servant d’un nœud Palomar. Assurez-vous de laisser 40 à 50 cm de fil derrière le crochet. Au bout de la corde, vous attachez un plomb cloche ou en forme de larme de 1/8 à 3/8 d’once. Servez-vous d’un fluorocarbone invisible de 8 lb de résistance. La pointe de l’hameçon doit être orientée vers le ciel. Si ce n’est pas le cas, repassez l’extrémité du fluo dans l’œillet. Saisissez une sangsue bien vigoureuse et empalez-la par la partie la plus charnue, près de sa gueule. Laissez le tout frotter au fond et, lorsque vous percevez une touche, effectuez un balayage progressif.

De la viande

Parfois, dans certaines régions, plus particulièrement dans les Hautes-Laurentides et en Abitibi, les percidés ne réagissent qu’à la vue d’une offrande vivante et fringante. Je vous ai présenté la technique du drop shot dans le paragraphe précédent. Reprenons le même montage, mais au lieu d’un simple plomb au bout de la présentation, on noue une tête de jig montée avec un leurre souple comme un Twister Meeny ou Teeny. On garnit ensuite l’hameçon avec un ver de terre bien gras ayant la bougeotte. Ce gros buffet improvisé donne le choix aux adversaires qui voudront assurément se régaler.

Différent

Un classique, qui est surtout utilisé en hiver par plusieurs, fait des ravages lors des périodes estivales. Le Jigging Rap W9 est un jig de zinc de 3 1⁄2 po équipé de deux hameçons simples n^o 6, orientés vers le haut, et d’un trépied ventral. Pesant 7/8 once, il plonge directement au cœur de l’action. Son déflecteur en forme de V inversé force l’offrande à tournoyer sur elle-même lors des diverses motions. On déplace le jig agressivement, de bas en haut, en lui inculquant de bonnes saccades, chaque fois qu’il touche les bas-fonds et qu’il soulève le benthos.

En suspension

L’artisan Luc Brunet fabrique un harnais à vers ajustable qui soulève le lombric ou la sangsue lorsqu’on l’utilise à la traîne ou au lancer. Il est doté d’une cuillère en forme de feuille de saule n^o 4 qui génère beaucoup de reflets et de vibrations. Le tout est monté sur un fil invisible de 15 lb/test avec des espaceurs en forme de billes et un bobber stopper qui permet d’ajuster la distance avec l’appât. Ce qui accroît les charmes de cette présentation, c’est la tête flottante de type Gum-Drop n^o 4, qui relève le gueuleton appétissant que vous souhaitez présenter.