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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Donner, recevoir, ne rien acheter: le mouvement «Buy Nothing», un moyen de combattre l’inflation

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Photo portrait de Valerie Lesage

Valerie Lesage

2023-06-30T04:00:00Z
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Gaëlle Ferlay cherchait le moyen de se désencombrer, tout en se rééquipant d’objets ou meubles qui lui manquaient. Elle a trouvé sa solution dans la cellule Buy Nothing de son quartier à Québec. 

À l’heure de l’inflation et des changements climatiques, le mouvement ne cesse de gagner des adeptes. Et avec la saison des déménagements qui bat son plein, les occasions sont belles.

«Il y a un objectif écologique derrière ça, tout en étant économique. Je n’aime pas la surconsommation et j’aime redonner vie à des trucs», dit la maman monoparentale.

«Et je me suis fait plein d’amis dans le voisinage grâce à ça. Il n’y a que des dons, il n’y a pas de revente ni d’échange, alors ça met encore plus l’accent sur les liens sociaux», ajoute celle qui est même devenue administratrice du groupe Facebook Buy Nothing du quartier Limoilou.

Gaëlle Ferlay est administratrice du groupe Buy Nothing du quartier Limoilou à Québec
Gaëlle Ferlay est administratrice du groupe Buy Nothing du quartier Limoilou à Québec Valérie Lesage

Le mouvement est né en 2013 dans l’État de Washington et il a fait boule de neige dans plus de 40 pays depuis. Au Québec, il existe plus de 70 groupes, principalement dans les villes de Montréal, Québec et Gatineau. 

On a quelque chose en trop? On l’offre dans le groupe de son quartier et on laisse 24 heures aux intéressés pour se manifester. On peut ensuite choisir à qui on attribue son don. Si on a besoin de quelque chose, on peut lancer notre demande et le coup de pouce ou le produit espéré peut arriver sans que rien ne soit exigé en retour.

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«Moi, j’ai trois enfants et on finit par accumuler beaucoup de choses. J’ai découvert le groupe avant la pandémie, quand il était encore petit. Je cherchais à faire des dons. C’est plus facile de donner que de vendre et ça rend les gens heureux», raconte Julie Paradis, qui au fil des ans, a donné des vêtements, des jouets, des livres, des appareils ménagers, de la literie et même un vélo. 

Le groupe de Limoilou est particulièrement actif dans la région de Québec et il a tellement attiré d’adeptes qu’il a fallu le scinder, comme recommandé par les règles du mouvement Buy Nothing. Quand on dépasse le seuil des 2000 membres, il faut créer d’autres cellules, de manière à garder l’esprit de voisinage, tout en facilitant les communications respectueuses dans le groupe.

«Il y a des gens qui insistent pour donner à des personnes qui sont vraiment dans le besoin. L’intention d’aider est noble, mais ça peut être exprimé maladroitement. C’est pour cela aussi qu’il y a des administrateurs dans chaque groupe», explique Gaëlle Ferlay.

Tout le monde n’a pas envie d’afficher ses difficultés à boucler ses fins de mois, mais Buy Nothing a bien l’entraide à l’esprit, tout en contribuant à l’économie circulaire.

À l’échelle mondiale, le Circularity Gap Report paru en 2020 chiffrait à 8,6% la part de l’économie circulaire dans la quantité de matières premières utilisées et considérait qu’il faudrait la doubler pour atteindre les objectifs de protection du climat. 

Le Québec fait piètre figure dans le tableau avec un indice de circularité à 3,5%. 

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