Donald Trump réclame 61 milliards $ au Canada pour participer au projet du «Dôme doré»

Samuel Roberge
Quelques heures après le départ du roi Charles III, Donald Trump est revenu à la charge avec sa menace d’annexer le Canada en tant que 51e État. Cette fois, il a dévoilé la somme que le pays devrait verser pour participer à son ambitieux projet de «Dôme doré» si l'État désire rester indépendant: une facture salée de 61 milliards de dollars.
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«J’ai avisé le Canada, qui souhaite vraiment être de notre fabuleux “Dôme doré”, qu’il lui en coûtera 61 milliards de dollars s’il demeure une nation indépendante et inégale, mais ZÉRO DOLLAR s’il devient notre 51e État chéri. Ils considèrent notre offre!» a écrit Donald Trump dans son réseau social Truth, mardi soir.
Le premier ministre, Mark Carney, qui avait pourtant demandé à Donald Trump de cesser d’utiliser une rhétorique expansionniste envers le Canada lors de leur première rencontre en personne à la Maison-Blanche, le 6 mai dernier, a réitéré que le pays qu’il gouverne ne deviendra pas le 51e État.
«Le premier ministre a été clair à chaque occasion, y compris lors de ses conversations avec le président Trump, que le Canada est une nation indépendante et souveraine et qu’il le restera», a affirmé le bureau de Mark Carney dans un message envoyé au Journal. «Les Canadiens ont donné au premier ministre un mandat fort pour négocier une nouvelle relation globale avec les États-Unis en matière de sécurité et d’économie. À cette fin, le premier ministre et ses ministres ont des discussions étendues et constructives avec leurs homologues américains. Ces discussions portent naturellement sur le renforcement du NORAD et sur des initiatives connexes telles que le “Dôme doré”.»
Ce système de protection antimissile, destiné à contrer les menaces russes et chinoises, est évalué à 175 milliards de dollars américains. L’administration Trump prévoit sa mise en service en janvier 2029, soit juste avant la fin du mandat du 47e président des États-Unis.
«Le Canada n’est pas à vendre»
L’attitude du président américain a été au cœur des récentes élections législatives canadiennes, remportées par le Parti libéral du premier ministre Mark Carney, qui avait remplacé en mars Justin Trudeau, que Donald Trump appelait de façon réductrice «gouverneur».
M. Carney a depuis son arrivée aux commandes plusieurs fois repoussé les avances de Donald Trump, jusque dans le Bureau ovale où il avait répondu avec un langage clair que le magnat de l’immobilier ne pouvait pas ignorer.

«Comme vous le savez, par votre expérience en immobilier, il y a des endroits qui ne sont jamais à vendre. Nous sommes assis dans un de ceux-ci, la Maison-Blanche. Il y a Buckingham Palace que vous avez visité. Et après avoir rencontré les propriétaires du Canada au cours de ma campagne dans les derniers mois, je peux vous dire que [le Canada] n’est pas à vendre, et ne sera jamais à vendre», avait-il déclaré à Donald Trump devant les caméras.
Le roi défend la souveraineté du Canada
Mardi, Charles III est venu en personne à Ottawa prononcer devant le nouveau parlement canadien un discours au cours duquel il a défendu la souveraineté de ce pays dont il est, héritage de l’histoire coloniale britannique, le chef d’État.

Le souverain a notamment souligné que «la démocratie, le pluralisme, la primauté du droit, l’autodétermination et la liberté sont des valeurs chères aux yeux des Canadiens» et que le Canada était «fort et libre».
– Avec la collaboration de Guillaume St-Pierre et de l’AFP.