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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Donald Trump gruge le vote des minorités: ce pourrait être la différence entre la victoire et la défaite

AFP
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2024-05-17T23:00:00Z
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Même s’il a remporté le vote populaire par sept millions de votes en 2020, Joe Biden doit sa victoire à des marges faméliques dans plusieurs États pivots. 

Donald Trump peut espérer reprendre plusieurs de ces États parce que la coalition d’électeurs du président sortant s’effrite. Si des progressistes et des jeunes menacent de rester à la maison, des membres des communautés noire et hispanophone se tournent vers le Parti républicain.

Retour sur les résultats de 2020

Lorsqu’on analyse les résultats de l’élection 2020, on constate rapidement que Joe Biden aura fort à faire pour obtenir un second mandat. Nous savons déjà que Donald Trump jouissait d’un avantage certain auprès de l’électorat blanc de 50 ans et plus.

Les électeurs blancs représentaient 69% de tous les électeurs en 2020. Rien n’indique de changements majeurs dans ces statistiques pour 2024.

  • Écoutez la chronique politique américaine avec le professeur Luc Laliberté via QUB :

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Si Biden a coiffé Trump, c’est en bonne partie en raison de sa performance auprès des non-blancs. Ils représentaient quatre électeurs sur dix pour les démocrates et un faible 0,5 électeur sur dix pour les républicains.

Une nouvelle donne

De récents sondages New York Times/Siena College indiquent que Trump jouit d’une avance dans cinq des six États pivots. On observe également un déplacement significatif du vote des Noirs et des hispanophones.

Les sondages Times/Siena ne font que confirmer une tendance lourde observée depuis quelques mois. Il y a peu, un sondage CNBC relevait que Biden n’obtient plus la faveur que de 57% des non-blancs, comparativement à 71% en 2020.

Pourquoi choisissent-ils Trump?

Comment expliquer qu’on préfère se tourner vers un candidat à qui on a reproché des propos jugés racistes? Le phénomène est multifactoriel, mais je relève au moins deux motifs principaux.

L’un des plus importants réside dans la stratégie démocrate. Qu’on approche la communauté noire ou les hispanophones, on utilise les mêmes moyens depuis longtemps, sans égard aux changements de comportements ou de priorités à l’intérieur de ces groupes.

La seule carte raciale jouée sous l’angle de la reconnaissance des droits civils ne suffit plus. Ceux et celles qui ne se définissent pas que par la couleur de leur peau migrent plus aisément vers le GOP. Les démocrates déçoivent et offrent trop peu d’options à ces électeurs.

L’autre facteur déterminant n’est pas l’apanage des minorités: la perception du bilan économique de Joe Biden. Tout comme au sein de l’électorat blanc, on croit qu’une présidence Trump serait meilleure pour notre portefeuille.

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Le défi est de taille dans les cinq prochains mois pour Joe Biden: conserver le vote des minorités qui lui est toujours globalement favorable, tout en modifiant son approche pour colmater la fuite.


La photo de la semaine 
Capture d'écran, Image générée par l'IA
Capture d'écran, Image générée par l'IA

Utilisation de l’intelligence artificielle (hypertrucage) pour réaliser un montage de Trump entouré de membres de la communauté noire.


Le chiffre de la semaine 

13

Pas moins de treize alliés politiques de Donald Trump se sont présentés à New York pour le soutenir pendant son procès. Parmi eux figuraient des candidats présumés à la vice-présidence comme le sénateur de l’Ohio J.D. Vance, le candidat défait à l’investiture républicaine Vivek Ramaswamy ou le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum.


La citation de la semaine
«Quelqu’un a déjà regardé le Silence des agneaux. Avec le regretté Hannibal Lecter? C’est un homme formidable. [...] Vous vous souvenez de la dernière scène? “Je vais bientôt recevoir un ami pour souper”. [...] Félicitations!»

Donald Trump a effectué cette déclaration étonnante lors d’un rassemblement politique à Wildwood au New Jersey le week-end dernier. Sarcastique ou pas, qu’un candidat à la présidence encense le célèbre tueur interprété par Anthony Hopkins en a ébranlé plus d’un. 


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