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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Donald Trump et Elon Musk: le jupon dépasse

Musk va naturellement attirer une bonne tranche de l’électorat de Trump.
Musk va naturellement attirer une bonne tranche de l’électorat de Trump. Photo AFP
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2024-08-14T15:30:00Z
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Elon Musk est le dernier, mais probablement le plus puissant, des géants des technologies à se ranger ouvertement dans le camp de Donald Trump. 

Des intérêts communs 

Elon Musk fascine et inquiète depuis un bon moment déjà. Certains le considèrent comme l’homme le plus influent de la planète. Ce milliardaire a racheté Twitter, devenu X, pour en faire un outil de propagande particulièrement puissant. C’était l’objectif le plus important.

Ceux qui fréquentent encore X ont constaté un changement brutal dans le ton et le contenu des propos qui y sont échangés. La plateforme est minée par la désinformation, le racisme et les propos haineux.

Le nivellement par le bas, justifié par l’argument fallacieux de la défense de la liberté d’expression.

Il y a un an, Musk réactivait le compte de Donald Trump. Depuis deux semaines, il a promis des millions à sa campagne, avant de finalement lui accorder une «conversation» de deux heures dans la soirée de lundi.

Mais qu’est-ce qui peut bien attirer des milliardaires de la technologie dans l’entourage de Donald Trump? En entrevue avec l’humoristique Jon Stewart, c’est un autre milliardaire, Mark Cuban, qui a le mieux résumé la situation.

Pour Cuban l’équation est simple. Trump veut de l’argent alors que les géants des technologies se voient comme les membres d’un conseil d’administration qui dicteraient leur volonté au président. Money talks, dit-on.

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L’ombre de l’extrême droite

Que des milliardaires tentent de s’acheter un accès au pouvoir n’étonnera personne. On peut le déplorer, mais la chose est hélas fréquente, autant dans le camp démocrate que dans le camp républicain.

C’est ailleurs que je trouve ma plus grande source d’inquiétude. En Occident et aux États-Unis, des voix cherchent à nous convaincre qu’on exagère la menace de l’extrême droite. Comme si on pouvait envisager un fascisme doux ou populaire. Une extrême droite acceptable est simplement une vue de l’esprit.

Pour bien saisir la menace qu’un Trump appuyé par quelques milliardaires peu soucieux (Elon Musk ou Peter Thiel) de la préservation de la démocratie, j’invite ces voix à le comparer non pas à Hitler ou Mussolini, mais plutôt au populisme d’inspiration fasciste de Juan Peron en Argentine (1946-1955).

Sur quoi reposait le «style Peron»? Le contrôle de l’information, l’affaiblissement des institutions démocratiques, la foi aveugle dans le chef, le recours à la démagogie et la promotion d’un nationalisme exacerbé.

Si vous considérez ce que le fameux Projet 2025 propose (l’État au service de Trump), que Peter Thiel (qui ne croit plus à la démocratie) a pratiquement imposé le choix de J.D. Vance comme colistier et qu’Elon Musk met un réseau social infesté de tenants de l’extrême droite au service du candidat républicain, on peut présager le pire.

J’écrivais il y a peu que pour s’assurer de remporter l’élection, Donald Trump devait modifier son approche. Considérant ce qui précède, on peut sérieusement douter qu’il change ses habitudes.


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