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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Donald Trump est le pire négociateur de l’histoire de la présidence américaine

Le président des États-Unis, Donald Trump.
Le président des États-Unis, Donald Trump. Photo AFP
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2025-05-21T15:30:00Z
2025-05-21T15:30:30Z
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Dès 2016, Donald Trump a misé sur ses talents autoproclamés de négociateur pour convaincre les électeurs de lui confier la Maison-Blanche.

Non seulement ces talents n’étaient pas avérés dans le monde des affaires, ils en font désormais le pire négociateur de la présidence américaine.

Comment expliquer cet état de fait? Une réponse complète serait longue et complexe, mais quatre caractéristiques ressortent clairement: il croit qu’il peut tout négocier seul, il mise sur l’intimidation, il est trop impulsif et il est incroyablement négligent ou paresseux.

Là où d’autres présidents s’en remettaient à des experts expérimentés et compétents, Trump préfère s’en remettre à un don qu’il a déjà comparé à celui d’un artiste.

On pourrait citer des exemples de son premier mandat, mais concentrons-nous sur deux dossiers actuels qu’il promettait de régler rapidement.

Israël et la Palestine

Si dans ce dossier nous savons déjà que plusieurs prédécesseurs de Donald Trump se sont cassé les dents ou qu’ils n’ont pas eu de succès durables, je m’attendais minimalement à ce que l’actuelle administration n’aggrave pas la situation.

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Lorsqu’Israël a été victime d’une attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, la planète entière s’attendait à des représailles sévères et plusieurs observateurs appuyaient vigoureusement les opérations militaires.

En mai 2025, ce châtiment n’en finit plus et nous avons l’impression que peu importe les réactions, Israël s’est juré de raser Gaza malgré les condamnations de la communauté internationale.

Le président américain commence à manifester son impatience, puisque malgré ses interventions répétées, Benyamin Nétanyahou fonce tête baissée.

Au-delà des mots, Donald Trump n’a rien fait de bien sérieux pour infléchir la détermination de son allié.

Il faut dire que comme intimidateur, le dirigeant israélien, plus expérimenté, peut donner des leçons au 47e président.

L’impulsif américain pourrait-il abandonner Israël? Je préfère ne pas imaginer le scénario.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

L’Ukraine et la Russie

Trump devait régler ce conflit dès la première journée de son second mandat.

Personne n’était naïf au point d’y croire, mais plusieurs imaginaient qu’il contribuerait à accélérer le processus. Après tout, disait-il, il s’entend bien avec Vladimir Poutine.

L’intervention du 47e président a eu pour effet jusqu’à maintenant de braquer les alliés traditionnels des États-Unis, d’humilier le président ukrainien tout en monnayant les ressources de son pays ainsi que de permettre à Poutine de gagner du temps.

Une fois de plus vous, remarquerez que le langage de Donald Trump ne s’accompagne pas de gestes concrets. Qu’est-ce que le président russe a concédé dans les discussions? Rien.

Encore un dossier où Trump a trouvé chaussure à son pied, un autre intimidateur aguerri qui le fait danser tel un pantin. Si jamais on parvient à un cessez-le-feu, il sera nettement à l’avantage de Poutine.

Le «don» de Trump, appliqué à l’échelle d’un pays ou de la planète, provoque un incroyable chaos, l’effondrement de l’ordre international et une poussée avantageuse pour les régimes autoritaires.

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