Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

L'armée américaine attaque trois sites nucléaires iraniens: Trump évoque de nouvelles frappes si Téhéran ne fait pas la paix «rapidement»

Partager

AFP

2025-06-21T23:57:52Z
2025-06-22T03:41:29Z
Partager

WASHINGTON | Donald Trump, qui a promis que l’Iran ne disposerait jamais de l’arme atomique, a assuré que les installations d’enrichissement nucléaire de Téhéran avaient été «totalement détruites» après une série de frappes américaines menées samedi soir.

• À lire aussi: Ce que l'on sait des frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens

• À lire aussi: Bombardement américain en Iran: le régime iranien fragilisé, estime un expert

• À lire aussi: Attaque américaine: voici les principaux sites connus du programme nucléaire iranien

«Les installations essentielles d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été intégralement et totalement détruites. L’Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix», a affirmé le président américain lors d’une déclaration solennelle à la Maison-Blanche.

«S’ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes, et bien plus faciles», a-t-il ajouté sur un ton extrêmement ferme, menaçant de nouvelles frappes l’Iran, qui a le choix entre «la paix ou la tragédie».

Les États-Unis ont mené une attaque «très réussie» sur trois sites nucléaires iraniens, larguant une «charge complète de bombes» notamment sur celui de Fordo, avait annoncé peu auparavant Donald Trump, décidant ainsi de rejoindre l’offensive israélienne au dixième jour de la guerre entre Israël et l’Iran.

Publicité

«Une pleine charge de bombes a été larguée sur le site principal, Fordo», une usine d’enrichissement d’uranium enfouie sous une montagne et au cœur du programme nucléaire de Téhéran, avait-il poursuivi. Les deux autres sites visés sont Natanz et Ispahan, ville historique du centre du pays près de laquelle un site de conversion d’uranium est installé.

Photo AFP
Photo AFP

Des médias iraniens ont confirmé les attaques sur ces trois sites nucléaires.

«Il y a quelques heures (....) une partie du site nucléaire de Fordo a été attaquée par des frappes aériennes ennemies», a indiqué Morteza Heydari, porte-parole du service de gestion des crises de la province de Qom, cité par l’agence Tasnim.

Les autorités iraniennes ont affirmé qu’il n’y avait «pas de danger» pour la population de Qom et des zones proches du site de Fordo, au sud de Téhéran.

Photo AFP
Photo AFP
Bombardiers B-2

Selon un responsable de la Maison-Blanche, le président américain s’est entretenu après l’attaque américaine avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Dans un message vidéo, celui-ci a félicité son homologue américain, assurant que les États-Unis étaient «sans égal». Il a également affirmé que l’attaque américaine s’était faite «en parfaite coordination» avec Israël.

Les attaques américaines «n’arrêteront pas» les activités nucléaires de l’Iran, a cependant affirmé l’Organisation de l’énergie atomique du pays, qualifiant ces bombardements d’«acte barbare».

Publicité

Les experts s’accordent sur le fait que seuls les États-Unis avaient la capacité de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies comme Fordo.

Des avions bombardiers B-2, qui avaient décollé dans la nuit d’une base aux États-Unis, ont participé à l’attaque, ont rapporté des médias américains citant des sources non identifiées.

Donald Trump avait dit vendredi donner au «maximum» deux semaines à l’Iran pour éviter d’éventuelles frappes américaines, mais il a finalement décidé d’aller de l’avant aux côtés de son allié israélien, fort du constat selon lui que l’Iran était «à quelques semaines, voire quelques mois» de l’arme atomique.

Jusqu’à présent, Washington s’était contenté d’apporter une aide défensive à Israël face aux missiles iraniens.

Plus tôt samedi, le président iranien Masoud Pezeshkian avait exclu tout arrêt du programme nucléaire de Téhéran.

Après l’attaque américaine, Israël a fermé son espace aérien et relevé son niveau d’alerte à l’échelle du territoire, où ne sont désormais plus autorisées jusqu’à nouvel ordre que les activités dites essentielles.

«Spirale de chaos»

Assurant que son ennemi juré était sur le point de l’acquérir, Israël a lancé le 13 juin une attaque massive contre des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays et des scientifiques de l’atome.

L’Iran, qui dément vouloir se doter de l’arme atomique et défend son droit à un programme nucléaire civil, a riposté par des vagues d’attaques de drones et de missiles balistiques sur le territoire israélien, la plupart interceptés par les systèmes de défense.

Côté iranien, la guerre a fait plus de 400 morts et 3056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Publicité

Les tirs iraniens sur Israël ont fait 25 morts, selon les autorités.

L’Iran a menacé de représailles contre les intérêts américains au Moyen-Orient si les États-Unis décidaient d’intervenir directement dans le conflit.

Mais les États-Unis répondront «avec une force bien plus grande que ce qui a été observé ce soir» à «toutes représailles de l’Iran» à leur encontre, a prévenu le président américain après les frappes.

«Les opérations militaires en Iran devraient rappeler clairement à nos adversaires et à nos alliés que le président Trump pense ce qu’il dit. Le président a donné au dirigeant iranien toutes les chances de conclure un accord, mais l’Iran a refusé de s’engager dans un accord de désarmement nucléaire», a déclaré le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson.

Un chef de file des démocrates à la Chambre des représentants a critiqué samedi la décision de Donald Trump de lancer des frappes contre l’Iran, l’accusant de pousser les États-Unis vers la guerre.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est également inquiété d’une «dangereuse escalade» et appelé à éviter d’entrer dans «une spirale de chaos».

Un débat a fait rage aux États-Unis y compris au sein de la coalition autour de Donald Trump sur l’opportunité d’engager les États-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient, de nombreux partisans du président américain s’opposant farouchement à ce que les États-Unis attaquent l’Iran.

Publicité

Les principales réactions

Iran: un «acte barbare»

«Aujourd’hui à l’aube, les sites nucléaires du pays à Fordo, Natanz et Ispahan ont été attaqués par les ennemis de l’Iran islamique dans un acte barbare qui viole le droit international», a déclaré l’Organisation de l’énergie atomique iranienne.

« Malgré les complots maléfiques de ses ennemis», l’Iran «ne laissera pas le chemin de développement de cette industrie nationale (...) être arrêté», a-t-elle ajouté.

Israël: «tournant historique» et promesse «tenue»

«Votre décision audacieuse de viser les installations nucléaires de l’Iran avec la puissance impressionnante et juste des États-Unis changera l’Histoire», déclaré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les attaques de dimanche sont un «tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix», a encore dit le chef du gouvernement israélien. «Le président Trump et moi disons souvent: la paix par la force”, a-t-il poursuivi: «D’abord vient la force, ensuite vient la paix. Et ce soir, le président Trump et les États-Unis ont agi avec beaucoup de force».

Dans un message aux Israéliens, M. Netanyahu a par la suite affirmé que sa promesse de détruire le nucléaire iranien «a été tenue».

Hamas: «agression criminelle»

«Nous condamnons cette agression criminelle», a écrit sur Telegram le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié de l’Iran et engagé depuis 20 mois dans une guerre avec Israël dans la bande de Gaza. «Nous la considérons comme un exemple flagrant de la politique d’imposition de l’hégémonie par la force, une agression basée sur la loi de la jungle, et une violation de toutes les normes et conventions internationales.»

ONU: «dangereuse escalade»

«C’est une dangereuse escalade dans une région déjà sur la corde raide — et une menace directe à la paix et à la sécurité dans le monde», a estimé le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.

Démocrates américains: «une guerre potentiellement désastreuse»

«Le président Trump a induit le pays en erreur sur ses intentions, il n’a pas cherché à obtenir l’autorisation du Congrès pour l’usage de la force militaire et risque d’engager les Américains dans une guerre potentiellement désastreuse au Moyen-Orient», a déclaré un chef de file de l’opposition démocrate à la Chambre des représentants américaine, Hakeem Jeffries.

Publicité
Publicité