Don «historique» de 20 M$ de Québecor à l’Université Laval pour le Carrefour international Brian-Mulroney
Jean-Philippe Guilbault
Brandissant fièrement un chandail du Rouge et Or numéro 20, Pierre Karl Péladeau a remis un chèque de 20 millions de dollars à l'Université Laval, le don le plus important de l'histoire de l'établissement. Un pavillon sera renommé en mémoire de son père, Pierre Péladeau, et le futur Carrefour international Brian-Mulroney bénéficiera de ce legs.
«La dernière fois que j’ai fait une annonce similaire, j’avais oublié de donner le chiffre...», s’est esclaffé le président et chef de la direction de Québecor avant de brandir, tout sourire, un chandail du Rouge et Or avec le numéro 20, clin d’œil à la somme donnée par son entreprise.
L’annonce a été faite mardi matin lors d’une conférence de presse en la présence de nombreux dignitaires.
Le don est fait dans le cadre de la Campagne majeure du Carrefour international Brian-Mulroney, du nom de l’ancien premier ministre canadien et diplômé de la faculté de droit de l’Université Laval. L’objectif est d’amasser 80 millions de dollars.
La veuve de l’ancien premier ministre, Mila Mulroney, était également sur place.
«Ça va au-delà de l’imagination pour l’Université Laval, c’est historique!, a souligné la rectrice Sophie D’Amours lors de sa prise de parole devant une salle comble. C'est un exemple dont tout le Québec peut être fier.»
«Faire rayonner le Québec»
Le Carrefour international Brian-Mulroney se dédiera à la recherche et l’enseignement d’enjeux internationaux.
Un «espace fédérateur» pour «faire rayonner le Québec et la francophonie dans le monde» a expliqué Mme D’Amours.
Pour Pierre Karl Péladeau, il s’agit en partie de rendre hommage à celui qui a aussi été président du conseil d’administration de Québecor.
«J’ai eu le privilège de pouvoir compter sur ses bons conseils et sur sa loyauté, a raconté M. Péladeau. Si Québecor est un succès à ce jour, nous le devons très étroitement à M. Mulroney.»
La création du Carrefour correspond à «un projet d’envergure [...] qui transpire M. Mulroney», selon l’homme d’affaires.
Un pavillon renommé
En reconnaissance de ce don, le pavillon adjacent au futur bâtiment du Carrefour international sera nommé en mémoire du fondateur de Québecor, Pierre Péladeau.
L’argent donné servira entre autres à mettre sur pied le programme Sphère Québecor pour «bonifier la formation et la recherche en études internationales, en entrepreneuriat, en commerce et en communication afin d’accroître l’impact de la relève francophone sur la scène mondiale», explique-t-on.
Les élus qui ont pris la parole lors de la présentation du don ont tous souligné l’importance des contributions de la sphère privée pour bonifier les activités universitaires.
«On attend des contributions similaires de Facebook ou de Netflix, mais on risque d’attendre un peu», a ironisé le maire Bruno Marchand, saluant l’implication financière d’une «entreprise d’ici».
L'important don aura des répercussions au-delà de la communauté universitaire, aux dires du député de la circonscription de Jean-Talon, où se situe l'Université Laval, Pascal Paradis.
«C'est un grand jour pour Jean-Talon, un grand jour pour l'Université Laval et un grand jour pour Québec», a martelé l'élu péquiste.
Deuxième don important
Il s’agit d’un deuxième don important en quelques mois pour l’entreprise après celui de 10 M$ à la Fondation du CHU de Québec en décembre dernier.
Il avait alors été annoncé que le futur Centre intégré de cancérologie porterait aussi le nom de Pierre Péladeau.
Une annonce saluée de toutes parts
«Si Brian était ici, il aurait été ravi d’être avec nous pour célébrer ce don exceptionnel.» - Mila Mulroney, femme de l’ancien premier ministre Brian Mulroney
«On ne peut pas faire de grands changements dans les universités sans des acteurs et des actrices [de la société civile].» - Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval
«La philanthropie québécoise a beaucoup évolué. On a toujours dit qu’il manquait de grandes entreprises québécoises. Aujourd’hui on en a qui font un boulot incroyable et qui comprennent l’importance de contribuer en éducation.» - Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur
«C’est ça être maîtres chez nous : d’avoir des entreprises fortes qui peuvent faire des gestes forts.» - Pascal Paradis, député péquiste de Jean-Talon
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