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Culture

La fille de Dominique Bertrand a toujours éprouvé une grande reconnaissance envers sa mère

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Michèle Lemieux

2025-05-08T10:00:00Z
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Dominique Bertrand et sa fille Rosemarie ont toujours entretenu une relation particulièrement tricotée serrée. En tant que mère monoparentale, la romancière a tissé avec sa fille une relation quasi symbiotique. Si Rosemarie a toujours éprouvé une grande reconnaissance envers sa mère, depuis qu’elle est devenue maman, elle prend toute la mesure de son amour et de son dévouement.

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Dominique, votre plus récent roman obtient un très beau succès, semble-t-il?

Oui, La caravane des anges va bien. Quant au précédent roman, Les jardins remplis d’orties, nous travaillons toujours sur une série télévisée. Il est sorti en Europe chez La belle étoile, mais nous avons aussi un projet de publication chez Poche, qui est la maison d'édition la plus vendue dans la francophonie.

Rosemarie, de votre côté, qu’est-ce qui vous occupe?

Je travaille en finances à titre de gestionnaire de portefeuille. La troisième semaine de mai, je jouerai toujours au théâtre. Nous levons des fonds pour le Théâtre d'aujourd'hui, et tous les fonds amassés servent à financer une pièce du calendrier régulier. Le Théâtre d'aujourd'hui est un théâtre 100 % dédié à la dramaturgie québécoise. Nous sommes 20 non-comédiens à jouer, mais nous sommes des passionnés de théâtre. Chaque année, c'est toujours un amalgame de plusieurs extraits de pleines pièces autour d'un thème. Cette année, c'est une réception de mariage. Les représentations se tiendront les 20, 21 et 22 mai.

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Rosemarie, vous avez reçu une belle déclaration d’amour sur Facebook de la part de votre mère, récemment...

Cette belle preuve d'amour, ma mère n'avait pas besoin de la faire: je le sens tous les jours. Tout l'amour que ma mère a pour moi, je le ressens pour ma fille. Je comprends la virulence de l'amour. Ceci étant dit, ça me rend toujours un peu mal à l'aise quand on parle trop de moi, surtout quand des centaines de personnes me souhaitent bonne fête... (sourire) Pour être honnête, atteindre 35 ans m'a beaucoup touchée, plus que n'importe quelle autre année. Dans quatre ans, j’aurai 40 ans...

Dominique: Je n’en reviens juste pas! Pour une mère aussi, c’est étrange de voir son enfant vieillir. Je suis très, très fière de ce que tu deviens. Je suis fière de la mère que tu es. Je suis fière de tout ce que tu accomplis. Mais dans mon cœur — et tu vas le réaliser avec ta —, vous restez des bébés dans notre cœur. On est fiers des adultes que vous devenez, mais vous êtes encore nos petits enfants...

Dominique, vous avez toujours entretenu une relation tricotée serrée avec Rosemarie?

Oui, et il faut dire qu’elle a toujours été une enfant facile. Le bon Dieu m'a envoyé l'épreuve d'élever une enfant toute seule, mais cette épreuve est devenue une joie. Rosemarie était une enfant rigolote, intelligente, autonome à l'école, fine, drôle comme un singe. Nous avons toujours eu de bons rapports, mais ça n'exclut pas qu'on ait des prises de bec et qu’on soit des personnes différentes.

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Parfois, on s'aime autant qu’on se tape sur les nerfs...

Rosemarie: C’est tout à fait exact. Aucune de nous deux n’est passive. Ça fait parfois des flammèches, mais nous revenons toujours à l'essentiel.

D.: Rosemarie et moi avons toujours formé un team. Quand on a un enfant, une partie de soi naît, une partie qu’on ne connaissait pas. Ton enfant te forme autant que tu le formes. Ton enfant t’élève autant que tu l’élèves. Nous ne nous perdons jamais de vue, Rosemarie et moi. De toute façon, nous habitons à deux minutes l’une de l’autre. Quand je veux aller voir la petite, elle est à quelques minutes de marche. Mathilde, je l'aime tellement, cette enfant-là...

Les activités et les rencontres sont autour de Mathilde?

D.: Elle est devenue le centre de l'univers. Quand un enfant arrive comme ça dans ta vie, il n'y a plus grand-chose qui compte. Mon mari est devenu fou. Il se couche le soir en disant: «Penses-tu que Mathilde est en train de rêver?» Il la suit continuellement dans sa routine, même quand il est au bureau. Il lui raconte des histoires. Il va regarder les oiseaux avec elle. Je trouve que cet enfant-là a apporté à mon mari une sensibilité aux petits plaisirs de la vie qu'il n'était pas porté à apprécier naturellement.

Elle a beaucoup changé votre vie, Dominique?

D.: Ah, mon Dieu. C'est une tornade d'amour! Ça n'a pas de bon sens. Quand elle est arrivée, cette enfant-là, ç'a été une telle joie! Elle est née les yeux ouverts. C'est une enfant éveillée, intelligente, sociable. Elle rencontre de nouveaux enfants à la garderie et elle va vers eux. Elle est drôle... et elle le sait.

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R.: C'est un vrai petit clown.

D.: Elle est à ton image. Je trouve ça bien, car Rosemarie lui laisse de la latitude. Si elle veut porter deux bottes différentes, Rosemarie n'est pas rigide. Moi aussi, je lui laissais cette liberté-là. En plus, quand on élève seule une enfant, il y a tellement de choses auxquelles on doit penser et gérer. Si tu commences à t'en faire avec des détails... C'est comme ça que les enfants développent leur personnalité. Si on ne leur permet jamais d'explorer, ils vivront toujours en se contenant et ne découvriront pas leurs talents.

R.: Il faut dire que Mathilde est assez téméraire. Elle aime monter sur les tables, se lancer dans le vide. Tant qu'il n'y a pas un danger de mort, je la laisse faire pour qu’elle puisse se prouver qu'elle est capable et qu'elle prenne confiance en elle.

C'est parfois difficile de laisser nos enfants faire leurs expériences.

D.: Moi, je suis plus protectrice envers la petite que je l'ai été envers Rosemarie. Mathilde est plus audacieuse qu’elle. Mon psychiatre m'a dit que cette enfant-là est arrivée à point nommé dans ma vie. Ça permet de sécréter des hormones qui sont bonnes pour la santé quand on vieillit. Elle me remplit d'ocytocine.

R.: C'est plein de joie et de bonheur, mais j'ai vraiment eu de la difficulté durant la première année. Je suis pas mal certaine d'avoir fait une petite dépression post-partum non diagnostiquée durant les trois premiers mois. J’étais très anxieuse. Mais bon: ma fille est en santé et ça va super bien.

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Rosemarie, votre mère a-t-elle été un modèle pour vous?

R.: Je suis somme toute assez semblable alors oui, elle a été un modèle. Je réalise à quel point élever un enfant, seule, c'est quasiment impossible. Ça exige beaucoup de sacrifices. J'ai la chance que le père de ma fille, mon conjoint, soit super présent. Nous nous soutenons l’un l’autre. La première année à la garderie, les enfants sont toujours malades. Quand tu es un parent monoparental, ça doit être l'enfer.

D.: Il faut consentir à tourner les coins ronds. Il faut que tu prennes soin de toi comme mère aussi. Ce n'est pas mieux si tu tombes malade. À un moment donné, il faut choisir: on ne peut pas tout faire à la perfection.

Quand on devient maman, on a encore plus d'admiration pour notre mère?

R.: Tout à fait. Ça augmente l'admiration et je comprends plus le niveau d'amour que tu peux ressentir envers un enfant. J’ai fait des choses entre 20 et 25 ans et je me demande comment ma mère m'a laissée faire. Je ne sais pas comment je pourrais laisser ma fille faire de même.

D.: Je te laissais faire parce que si je ne l’avais pas fait, je t’aurais privée d'un épanouissement. Je ne pouvais pas te priver d’aller étudier à l’étranger parce que j’allais m'ennuyer.

R.: Je suis aussi allée en Afrique à l’âge de 18 ans...

D.: À cette période, j’avais mis des Post-its dans la porte de ma garde-robe: j'en enlevais un chaque jour, car je comptais les dodos...

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Au cinéma

Christal Films Productions et Iprod Films ont annoncé leur acquisition commune des droits d'adaptation du roman La caravane des anges de Dominique Bertrand, publié chez Flammarion Québec. Cette œuvre chorale, touchante et pleine d'humour, prendra vie au cinéma grâce à une adaptation en cours de développement et dont le tournage est prévu pour 2027.

Au cœur de l'histoire: une tempête de neige, un magasin et un Noël inoubliable. Le 23 décembre, alors que la ville est paralysée, des destins se croisent dans un grand magasin. Parmi eux, Michel, cherchant un nouveau départ après sa sortie de prison, Madone, une âme charitable, Malik, un jeune homme face à des choix importants, Georges, en quête de liberté après avoir quitté son CHSLD, Colette, une préadolescente avide d'attention, et Mireille, dont l'espoir de devenir mère vient de s'évanouir. Contraints de partager cet espace inattendu, ces personnages devront faire face à l'attente, créer ensemble un réveillon improvisé et, peut-être, se révéler dans leur vulnérabilité.

Le producteur Christian Larouche a fait savoir, par voie de communiqué: «La tempête, un huis clos inattendu, ces trajectoires humaines qui se croisent et se transforment... Tout est en place pour un récit touchant, rythmé, visuellement fort. C’est une œuvre qui a tout le potentiel d’un grand film de Noël, porté par la justesse des mots de Dominique Bertrand. C’est un vrai coup de cœur.»

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