Dobson pourra-t-il en donner pour son salaire?
Le nouveau venu devient le plus haut salarié du Canadien


Marc de Foy
Pas plus tard qu’hier, Jeff Gorton disait que l’état-major du Canadien ne voulait pas prendre de décisions stupides pendant l’entre-saison. Sans dire que l’acquisition de Noah Dobson relève de la bêtise, je me pose tout de même certaines questions.
La première va comme suit: comment un défenseur qui ne fait pas partie de l’élite de son métier peut-il devenir le plus haut salarié actif d’une équipe?
Car c’est bien ce dont on parle avec Dobson. Son salaire annuel moyen de 9,5 millions le place devant Patrik Laine (7,875 M$), Nick Suzuki (7,850 M$) et Juraj Slafkovsky (7,6 M$) sur la masse salariale du Canadien.
Je vous entends dire qu’en raison du taux d’imposition élevé au Canada, les équipes canadiennes n’ont pas le choix d’offrir plus d’argent que les formations américaines. Celle-là, je la comprends.
Mais il faut tenir compte aussi de la qualité du joueur.
Pourquoi les Islanders n’en voulaient plus?
Deuxième question: pourquoi Mathieu Darche, qui voit les Islanders comme une équipe des séries, s’est-il départi du défenseur numéro un de sa formation?
Cette transaction laisse place à beaucoup d’interprétations. Le bruit court que Patrick Roy n’était pas le plus grand partisan de Dobson.
Le joueur, s’entend.
Roy avait déjà vu Dobson jouer au niveau junior avant de devenir son entraîneur à Long Island. C’était à son retour derrière le banc des Remparts. Dobson en était, quant à lui, à sa dernière saison avec le Titan d’Acadie-Bathurst.
Les bons techniciens du hockey s’entendent pour dire que la nouvelle acquisition du Canadien est un bon joueur, mais que son jeu défensif comporte des carences.
Sur le plan offensif, Dobson a connu sa saison la plus productive, il y a deux ans, avec une récolte de 70 points en 79 matchs. Son différentiel de plus 12 était aussi le meilleur de sa carrière.
Lors de la dernière saison, il a raté 11 matchs en raison d’une blessure à la jambe droite. Sa production offensive a chuté à 39 points et son différentiel à moins 16.
Il faut dire, toutefois, que les Islanders ont été privés des services de Mathew Barzal une grande partie de la saison. Déjà reconnus pour la faiblesse de leur attaque, les Islanders en ont bavé encore plus offensivement.
Compensation raisonnable
Cela dit, je ne minimise pas l’impact que Dobson pourrait avoir sur le Tricolore. À 25 ans, il cadre parfaitement avec le mouvement jeunesse amorcé par l’organisation, il y a trois ans. Mais considérant le salaire qu’il recevra, il devra être plus que bon. Il devra être très bon.
En donnera-t-il à la hauteur de son salaire?
C’est un aspect auquel on accorde une grande importance de nos jours.
Or, on peut penser que Dobson sera entouré de meilleurs joueurs à Montréal qu’il ne l’était à New York.
Le beau côté de cet échange est que Kent Hughes et Gorton l’ont obtenu à bon prix. Ils n’ont pas eu à toucher au noyau de l’équipe, ni à des joueurs de la relève qu’ils veulent garder.
Du côté des défenseurs, je pense surtout à David Reinbacher. Si le grand arrière autrichien réussit à se faire une place avec le grand club l’automne prochain, Martin St-Louis disposera d’un groupe de défenseurs intéressant.
Après avoir repêché dans le top 5 au cours des trois dernières années, le Canadien avait la liberté de céder ses deux choix de premier tour, ainsi qu’Emil Heineman.
Sans rien enlever à ce dernier, des joueurs comme lui, il y en a partout.
Sur le qui-vive
Reste maintenant à aller chercher un attaquant qui pourrait aider Ivan Demidov à produire.
Est-ce que ça arrivera en fin de semaine?
Tout le monde est sur le qui-vive!
L’acquisition de Dobson a enflammé les inconditionnels de la Flanelle.
Pendant ce temps, Demidov continue à peaufiner ses habiletés et à se préparer pour la prochaine saison. Il se rend encore régulièrement au complexe d’entraînement du Canadien, à Brossard, pour patiner et s’entraîner dans le gymnase.
Le jeune ne lâche pas!
Ça montre son sérieux.