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L'article provient de Le Journal de Montréal
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Dix jours pour trouver un colistier à Kamala Harris

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2024-07-29T17:22:48Z
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À peine propulsée dans la course à la Maison-Blanche, la démocrate Kamala Harris entame lundi une semaine cruciale pour la sélection d’un colistier en vue de renforcer sa candidature.

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La vice-présidente américaine, qui a remplacé Joe Biden au pied levé dans son duel avec Donald Trump, doit annoncer dans les tout prochains jours qui elle choisira pour la seconder dans la campagne.

Ce ou cette candidat(e) formera avec Kamala Harris ce que les Américains nomment un «ticket» pour l’élection du 5 novembre, et deviendra vice-président si la démocrate l’emporte.

Pour un candidat à la Maison-Blanche, la sélection de son colistier est l’occasion idéale d’élargir l’électorat, en choisissant un profil qui séduit au-delà de la base.

C’est un processus qui dure en principe plusieurs mois: l’expérience, les passe-temps, les comptes en banque et possibles casseroles sont passés au peigne fin.

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Mais avec le retrait surprise de Joe Biden, cette procédure se retrouve «condensée» en une poignée de semaines, note Joël Goldstein, professeur à l’Université de Saint-Louis.

Selon plusieurs médias, Kamala Harris annoncera le nom de son partenaire d’ici le 7 août, soit moins de 20 jours après le lancement de sa campagne.

Les rumeurs vont bon train sur la candidature que la quinquagénaire pourrait retenir. Cependant, les observateurs politiques semblent au moins s’accorder sur le fait qu’il s’agira probablement d’un homme blanc.

Si elle était élue, Kamala Harris serait la première femme noire à accéder à la présidence américaine.

«Or, l’une des caractéristiques de la sélection des vice-présidents est souvent la recherche d’une sorte d’équilibre», explique Joël Goldstein à l’AFP.

Quelles sont les prédictions?

Pour l’heure, cinq noms reviennent en boucle: quatre gouverneurs – Josh Shapiro (Pennsylvanie), Roy Cooper (Caroline du Nord), Andy Beshear (Kentucky), Tim Walz (Minnesota) – et un ex-astronaute devenu sénateur, Mark Kelly.

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Le processus de sélection de Kamala Harris est scruté d’autant plus près, que le colistier choisi par Donald Trump fait, pour sa part, l’objet de très vives critiques actuellement.

L’ancien président a annoncé mi-juillet choisir J.D. Vance, un jeune sénateur au profil plutôt atypique, pour l’épauler dans sa troisième campagne pour la Maison-Blanche.

Mais cet élu de l’Ohio a vu sa cote de popularité dégringoler ces dernières semaines à cause notamment de la résurgence de plusieurs vidéos, potentiellement dommageables pour son «ticket» avec Donald Trump.

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Dans l’une d’entre elles, l’ancien auteur à succès se moque des «femmes à chats, malheureuses», en référence aux personnes choisissant de vivre sans partenaire ou sans enfant. Des propos vivement dénoncés par plusieurs vedettes américaines.

Dans d’autres séquences, J.D. Vance est aussi vu en train de critiquer Donald Trump, un candidat à qui il jure désormais pourtant une fidélité absolue.

Pour Joël Goldstein, la tourmente dans laquelle J.D. Vance est plongé illustre à quel point le processus de sélection d’un colistier est délicat: «Les premières questions à se poser sont avant tout: peuvent-ils survivre à un examen poussé? Et s’agit-il d’un président plausible?», énumère-t-il.

Aux États-Unis, le poste de vice-président est en effet avant tout pensé pour remplacer le président en cas de décès ou de démission.

Au total, neuf vice-présidents ont accédé à la présidence dans ces conditions. Les derniers en date: Lyndon Johnson après l’assassinat de Kennedy, et Gerald Ford après le départ de Nixon lié au Watergate.

En dehors de cela, le rôle, tel qu’il est décrit dans la Constitution, est extrêmement limité.

John Adams, premier vice-président de l’histoire américaine, s’était ainsi plaint avec amertume de son sort dans une lettre à sa femme Abigaïl, en 1793: «Mon pays a, dans sa grande sagesse, conçu pour moi le poste le plus insignifiant jamais imaginé par l’Homme».

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