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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Dix fois plus de jours d’absence pour accident de travail en un an à la prison de Rimouski

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Photo portrait de Jean-Philippe Guilbault

Jean-Philippe Guilbault

2025-07-29T04:00:00Z
2025-07-29T04:32:13Z
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Les agents au centre de détention de Rimouski s’absentent beaucoup plus souvent depuis un an pour maladie ou accident de travail qu’ailleurs dans les autres prisons provinciales, et le syndicat y voit l’impact d’une concentration «de cas lourds» chez les détenus.

Les chiffres sont frappants: le nombre de jours d’absence pour maladie à la prison de Rimouski a presque doublé, alors que les jours d’absence pour accident de travail se sont multipliés par dix sur une période de près d’un an.

Dans le cas des absences pour accident de travail, elles sont passées d’une vingtaine de jours en 2023-2024 à plus de 200 pour une partie de 2024-2025.

Cette situation est toute particulière puisque de manière générale, le nombre de jours d’absence pour les agents correctionnels est plutôt en diminution de 13% pour la même période dans l’ensemble des prisons de juridiction québécoise.

Il s’agit toutefois de données préliminaires pour l’année en cours, car le ministère de la Sécurité publique comptabilise ces statistiques d’avril à mars et que les données disponibles pour 2025 s’arrêtaient en janvier.

De la Gaspésie à Rimouski

«Les absences sont plus longues, c’est souvent psychologique, note de son côté le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie. Ce sont des absences qui sont aussi plus compliquées à prendre en charge.»

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Dans le cas de Rimouski, M. Lavoie rappelle qu’un détenu à la prison de New Carlisle, en Gaspésie, a complètement démoli un secteur du centre de détention il y a cinq ans. Ce secteur serait, encore aujourd’hui, toujours inutilisable.

Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN.
Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN. Photo fournie par le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec-CSN

«Tous les cas lourds de la Gaspésie sont donc souvent transférés vers Rimouski. Ç’a toujours un effet domino», selon Mathieu Lavoie, qui assure que la grande majorité des accidents de travail sont causés par des interactions avec des détenus toujours plus violents.

«On entend de plus en plus des histoires de: je sais où tu habites, je sais où tes enfants vont à l’école, j’ai des gens à l’extérieur qui pourraient s’en occuper», illustre le président du Syndicat.

Le ministère de la Sécurité publique (MSP), qui gère 16 centres de détention au Québec, affirme avoir effectué «des investissements en faveur de la santé des employés [...] au niveau de plusieurs programmes».

Pour pallier les absences dans ses prisons, le MSP dit également avoir formé 419 nouveaux agents depuis septembre 2023.

«Le MSP agit sur plusieurs fronts, qui vont de la prévention des accidents de travail à l’accompagnement des employés de retour au travail après une longue absence, en passant par des mesures d’accommodement ou par la référence à des ressources d’aide», ajoute la porte-parole Louise Quintin, dans un échange de courriels.

VARIATIONS EN UN AN DU NOMBRE DE JOURS D'ABSENCE PAR CENTRE DE DÉTENTION PROVINCIAL
Absences maladie Absences pour accidents de travail
Amos 28% -12%
Baie-Comeau 7% -100%
Hull -36% 15%
Leclerc à Laval 3% -16%
Montréal -18% 9%
New Carlisle -29% 20%
Percé -33% -100%
Québec -14% 45%
Rimouski 98% 1195%
Rivière-des-Prairies -27% -55%
Roberval 26% -52%
Sept-Îles -60% -21%
Sherbrooke -48% -9%
Sorel-Tracy -11% 23%
Saint-Jérôme -45% -42%
Trois-Rivières -30% 41%

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