Discussion avec Respect Citoyens: Hamad veut que l’enregistrement soit rendu public

Taïeb Moalla
Estimant que «les électeurs ont droit à la vérité», Leadership Québec (LQ), parti de Sam Hamad, a «mis au défi» Respect Citoyens (RC) de rendre public, dans les 24 prochaines heures, l’enregistrement de la discussion de vendredi dernier entre les représentants des deux partis. Sa demande a été immédiatement rejetée par le chef de RC, Stéphane Lachance.
«Nous mettons au défi messieurs [Stéphane] Lachance et [Marc] Roussin de rendre l’intégralité de cet enregistrement public dans les 24 prochaines heures», a soutenu M. Hamad, chef de LQ, vendredi matin, par voie de communiqué de presse.
D’après LQ, «si MM. Lachance et Roussin refusent cette proposition, nous comprendrons que tout ça n’est qu’une manœuvre désespérée visant à simplement gagner du temps pour survivre jusqu’au 2 novembre [jour du scrutin municipal]».
Vendredi, en début d’après-midi, Stéphane Lachance, chef de RC, a toutefois complètement fermé la porte à la demande de son rival. «Le contentieux nous a demandé de ne plus faire de commentaires sur l’affaire compte tenu [du fait] que la plainte [au directeur général des élections du Québec, DGEQ] a été déposée. Je comprends M. Hamad de dire de faire jouer l’extrait. Mais on ne commencera pas à faire jouer un extrait qui va servir à notre dossier si le DGEQ décide d’aller de l’avant avec une enquête», a-t-il déclaré.
Invité à réagir vendredi après-midi en point de presse, M. Hamad a soutenu «qu’ils ne veulent pas montrer [la preuve]. La vérité, on sait où elle est maintenant [...] Si j’avais raison dans ce que je dis, je montre la preuve que j’ai raison. Si je ne montre pas la preuve pour toutes sortes de raisons, c’est parce que j’ai pas la vérité».
Accusations mutuelles
La discussion virtuelle de 75 minutes du vendredi 10 octobre entre Marc Roussin (candidat de RC) et Benoit Savard (représentant de LQ) est au cœur de la campagne électorale depuis une semaine.
Chacune des parties accuse l’autre de lui avoir proposé un ou plusieurs postes ou fonctions en cas de désistement du candidat à la mairie au profit de l’autre. Si de telles offres ont vraiment été faites, elles contreviendraient à la loi.
Jeudi, RC a fortement laissé entendre qu’il disposait de l’enregistrement de cette rencontre. Le parti a refusé de rendre public cet élément de preuve en disant avoir reçu des conseils d’avocats dans ce dossier.
Vendredi, LQ a de nouveau juré n’avoir rien fait d’illégal. Il est «absolument faux» et même «infaisable» qu’une telle proposition (de poste) ait été faite à RC, lit-on dans le même communiqué.
Marchand appuie la demande
Le maire sortant Bruno Marchand, qui était en point de presse au moment de la publication du communiqué de LQ, a également estimé qu’il serait bienvenu qu’un tel enregistrement audio ou vidéo, s’il existe, soit rendu public. «Je pense que ça servirait l’intérêt public pour qu’on ait l’heure juste», a-t-il affirmé.
Le chef de Québec Forte et Fière (QFF) a de nouveau déploré la tournure que prend la campagne électorale, même si ce sont surtout ses adversaires antitramway qui s’entredéchirent et qui sont éclaboussés dans cette affaire.
«Je ne pense pas que Québec, présentement, fait bonne figure là-dedans, a-t-il déploré. Deux messieurs, qui sont candidats à la mairie et qui n’habitent pas la ville, viennent ici et s’accusent l’un et l’autre d’infractions à la Loi électorale [...] Le monde est tanné de ça. C’est dommage.»
Refusant de se substituer au directeur général des élections, M. Marchand n’a pas voulu dire s’il croit que M. Lachance ou M. Hamad sont coupables d’avoir enfreint la législation électorale.
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