Discours haineux: les Canadiens souhaitent annuler l’exemption religieuse

Raphaël Pirro
Les Canadiens, et encore plus les Québécois, sont largement d’accord avec l’idée de retirer un article de loi qui admet une exemption au discours haineux pourvu qu’il soit prononcé dans un contexte religieux.
Cette proposition, déposée sous forme de projet de loi par le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, reçoit l’appui de 66% des Canadiens et de 75% des Québécois, selon un sondage Léger publié mardi.
Le même coup de sonde montre que 63% des gens à travers le pays sont conscients qu’une telle exemption est inscrite au Code criminel canadien, dont 13% qui s’y opposent «fortement».
- Écoutez l'entrevue avec Marie-Claude Girard, retraitée de la commission canadienne des droits de la personne à l’émission de Richard Martineau via QUB :
Environ 34% des personnes sondées s’opposent toutefois à cette idée. C’est en Alberta où, à 43%, l’on s’y oppose le plus.
Le projet de loi C-367 ne contient qu’une ligne. Il propose simplement d’abroger un alinéa du Code criminel qui peut protéger des personnes ayant tenu des propos haineux si elle «a, de bonne foi, exprimé une opinion sur un sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux auquel il croit.»
Cette proposition était tombée dans un contexte de montée de la fréquence et de la violence des crimes haineux visant les minorités juives et musulmanes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le discours antisémite de l’imam Adil Charkaoui prononcé lors d’un rassemblement propalestinien à Montréal avait motivé le chef bloquiste à se saisir du dossier.