Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Discours du trône: les 6 messages plus ou moins subtils du roi à Trump

Photo Getty Images via AFP
Partager
Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-05-28T04:00:00Z
Partager

La venue du roi Charles III au Canada pour une visite express visait surtout à envoyer un message au président américain Donald Trump. Dans le discours qu’il a lu au Sénat, le roi n’a pas directement mentionné le président, mais il s’est quand même adressé à lui, plus ou moins subtilement.

• À lire aussi: Charles III: trois petits tours et puis s’en va dans l’indifférence

1. «Et comme nous le rappelle l’hymne national, le Grand Nord est en effet fort et libre!»

Le roi Charles III a repris les mots de l’hymne national canadien dans sa version anglaise en toute fin d’allocution, déclenchant une longue salve d’applaudissements. Cette partie du discours du trône est écrite par le roi lui-même qui a, envoyé un message subtil au président américain. Un passage que Mark Carney a vite relayé dans ses réseaux sociaux.


2. «Il y a près de 70 ans, la souveraine lançait vos travaux parlementaires pour la première fois. Depuis, le Canada a changé du tout au tout: vous avez rapatrié la Constitution, accédé à la pleine indépendance et connu une croissance phénoménale.»

Ce passage, aussi écrit par le monarque, illustre bien tout le paradoxe de cette visite du roi Charles. Le Canada a lutté pour son indépendance face à une mère-patrie à qui il fait appel aujourd’hui afin de rappeler son indépendance face à Donald Trump.

Publicité

3. «Aujourd’hui, le Canada en est à un autre moment décisif. La démocratie, le pluralisme, la primauté du droit, l’autodétermination et la liberté sont des valeurs chères aux yeux des Canadiens et des Canadiennes, des valeurs que le gouvernement est déterminé à protéger.»

Un «moment décisif» à saisir, un tournant: Mark Carney a mené sa campagne électorale sur ce thème. Ce passage ouvre le discours du trône lu par Charles III. L’utilisation du mot «autodétermination» n’est pas anodine. Ce mot renvoie assurément aux menaces annexionnistes de Donald Trump.


4. «Un Canada en confiance, qui a accueilli de nouveaux Canadiens et de nouvelles Canadiennes, dont certains provenant de zones de conflit parmi les plus difficiles dans le monde, peut saisir ces occasions en sachant que sa population peut s’offrir ce qu’aucune puissance étrangère ni aucun continent ne pourra jamais lui enlever.»

Encore une fois, le message du roi est subtil, mais clair: on devine que la «puissance étrangère» qui ne peut rien enlever au Canada ne se trouve pas très loin de nous, au sud.


5. «Le premier ministre et le président des États-Unis, par exemple, ont tracé les premières lignes d’une nouvelle relation économique et de sécurité entre le Canada et les États-Unis, laquelle est ancrée dans un respect mutuel et repose sur le même intérêt à transformer leurs nations souveraines pour le mieux.»

Mark Carney avait en campagne électorale fait du respect un élément essentiel de la relation canado-américaine, comme réponse à l’insulte du 51e État proférée par Donald Trump.


6. «Le gouvernement protégera la souveraineté du Canada en rebâtissant, réarmant et réinvestissant dans les Forces armées canadiennes.»

Le Canada doit cesser de se fier sur les Américains pour se défendre en investissant massivement dans son armée. C’est ce que promet Mark Carney et ce qu’exige Donald Trump des alliés de l’OTAN. Plus facile à dire qu’à faire.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Publicité
Publicité