Discothèque effondrée à Saint-Domingue: nouveau bilan de 184 morts

AFP
Les équipes de secours continuaient à s’activer mercredi soir, plus de 36 heures après l’effondrement du toit d’une discothèque à Saint-Domingue qui a causé la mort d’au moins 184 personnes, dont un Américain, le premier étranger recensé décédé, sans guère d’espoir de retrouver des survivants.
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«Malheureusement, on vous informe qu'à ce jour nous avons 184 personnes récupérées (décédées), selon le certificat de l'Inacif» (l'institut médico-légal), a annoncé le directeur du Centre des opérations d'urgence (COE), Juan Manuel Mendez. C'est 60 morts de plus que le précédent bilan donné en fin de matinée.
Depuis l’effondrement de blocs de béton sur la foule dans la nuit de lundi à mardi vers 1 h du matin, le bilan n’a cessé de s’alourdir.

Des images aériennes montrent un trou béant à la place du toit de l’établissement et des pelles mécaniques pour dégager l’entrelacs de blocs de béton et de la ferraille.
M. Mendez a également indiqué que «le nombre de transferts (vers les hôpitaux) reste inchangé depuis mardi après-midi», ce qui signifie que les sauveteurs n’ont sorti que des corps des décombres depuis mardi soir.
M. Mendez a souligné lors du premier point dans la matinée que «l’identification des corps» était en cours et que l’Institut médico-légal de République dominicaine aller donner des indications sur la nationalité des victimes.

Au moins un Américain figure parmi les victimes, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué dans lequel il dit que ses pensées vont «aux familles et aux proches touchés par cet événement dévastateur (...) qui a entraîné la mort malheureuse d’au moins un citoyen américain et de résidents permanents légaux américains».
Angoisse et douleur des proches
Trois cents secouristes continuent de travailler sans relâche depuis 36 heures, avec l’appui d’équipes venues d’Israël et de Porto Rico arrivés en renfort. M. Rubio a indiqué dans le communiqué que «les États-Unis sont prêts à soutenir nos alliés dominicains en cette période difficile».

Des dizaines de proches s’agglutinent autour de la discothèque, des hôpitaux et de la morgue en attendant des nouvelles ou l’identification de leurs proches.
Un brandit une photo, un autre attend tête baissée.
Une liste de noms de victimes a été placée sur la bâche d’une tente à côté de l’endroit où les corps arrivent.
Mercedes Lopez cherche l’un de ses fils portés disparus. «On ne nous a donné aucune information, on ne l’a trouvé ni dans les listes (de morts) ni dans les hôpitaux», raconte-t-elle à l’AFP. «C’est de l’angoisse et beaucoup de douleur», ajoute-t-elle.

«Nous avons l’espoir que Dieu le sortira de là vivant», dit Larissa Minier, qui s’accroche à un infime espoir de retrouver son frère.
Les autorités ont appelé la population à faire des dons de sang.
Il s’agit de l’une des pires catastrophes de l’histoire récente du pays, marquée par une explosion à San Cristobal, dans la périphérie de Saint-Domingue (38 morts) il y a deux ans et, en 2005, par l’incendie d’une prison à Higuey (est) qui avait coûté la vie à 136 détenus.
Les médias estiment qu’entre 500 et mille personnes se trouvaient au Jet Set, établissement prisé des noctambules et fréquenté par des célébrités. Les autorités n’ont pas communiqué le nombre de disparus.
Mort sur scène
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir le toit s’effondrer pendant que le chanteur Rubby Pérez est sur scène.
Le sort de la vedette du merengue a longtemps été incertain, mais il fait bien partie des personnes décédées. Son corps a été exhumé des décombres dans la nuit, ont confirmé les autorités.

La musique de celui qui était surnommé «la voix la plus aiguë du merengue», a fait le tour de l’Amérique latine et caribéenne et de la planète.
De nombreux artistes lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. «L’ami et l’idole de notre genre viennent de nous quitter», a regretté un autre mythe de ce rythme dansant, Wilfrido Vargas.
Le président dominicain Luis Abinader s’est rendu sur place dans la matinée de mardi et a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes de la tragédie.