Discorde au PLQ: la députée Nichols éjectée du caucus libéral

Rien ne va plus au Parti libéral. Après un accrochage avec sa cheffe, la députée Marie-Claude Nichols a été expulsée du caucus libéral jeudi, un geste qui suscite la grogne dans les rangs de la formation politique. 

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Un conflit a éclaté entre Dominique Anglade et la députée de Vaudreuil, qui souhaitait occuper le poste de troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale. Mais c’est plutôt son collègue de Viau, Frantz Benjamin, qui a obtenu l’appui de la cheffe du PLQ pour cette fonction honorifique, qui vient avec une prime de salaire de 35%.  

La députée aurait refusé les autres responsabilités que voulait lui confier M^me Anglade et a donc été exclue du cabinet fantôme de l’opposition officielle, une situation rarissime. Selon nos informations, Marie-Claude Nichols a d'abord refusé d'être porte-parole libérale en matière de Transports, avant de rejeter une présidence de commission parlementaire.  

En mi-journée, elle a été formellement éjectée du caucus libéral.  

Celui qui veille au maintien de la paix dans les rangs du PLQ, Enrico Ciccone, a eu une discussion avec l’élue de Vaudreuil en matinée. Le président du caucus libéral estime qu’on ne peut jouer en solo dans une formation politique. 

«Si vous êtes mon entraineur au hockey et moi je vous dis, ‘coach, je ne veux pas embarquer sur la glace, mais je veux faire partie de l’équipe’. On est seulement 21, on a besoin que tout le monde travaille ensemble!», a-t-il confié, sur les ondes de TVA.   

« On ne peut pas avoir une personne d’expérience, qui est à l’Assemblée nationale depuis plusieurs mandats et [qui] dit : “c’est ça ou rien pantoute”. Pour moi, ça rentre pas dans mes valeurs et c’est inacceptable », a insisté l’ex-hockeyeur.   

Députée indépendante

Élue depuis 2014, Marie-Claude Nichols devra dorénavant siéger comme députée indépendante. Avec cette expulsion, l’opposition officielle ne compte plus que 20 sièges.  

Selon plusieurs sources libérales, les relations n’ont jamais été au beau fixe entre les deux femmes. Mais l’éviction de la politicienne d’expérience du caucus a fait de nombreux mécontents dans le parti.  

Selon plusieurs, il était tout naturel que M^me Nichols demande un poste de vice-présidente du Parlement, et ce nouvel épisode confirme le manque flagrant de leadership de Dominique Anglade.  

• Écoutez la rencontre Montpetit- Déry diffusée chaque jour en direct 13 h 55 via QUB radio :

Bleus de rage

Des libéraux de longue date «sont en train de se crinquer les uns les autres» et souhaitent que la cheffe quitte avant même le prochain Congrès des membres et le vote de confiance, qui doit avoir lieu d’ici un an. «Aujourd’hui, les libéraux sont bleus de rage», a confié une source libérale.  

Avec Dominique Anglade, le parti «part à la dérive», et ses décisions suscitent la «grogne», insiste-t-on.  

Députée libérale de Bourassa-Sauvé jusqu’au 3 octobre dernier, Paule Robitaille n’a pas caché son étonnement sur les réseaux sociaux. 

«Que se passe-t-il au PLQ? Ce caucus a-t-il vraiment les moyens de se priver d’une députée aussi sincère, compétente qu’engagée? Le temps des purges?», a-t-elle écrit sur son fil Twitter jeudi.  

• Écoutez l'entrevue de Yasmine Abdelfadel avec Paule Robitaille, députée provinciale pour la circonscription de Bourassa-Sauvé à l’Assemblée nationale sur QUB radio :

Nouveau président du PLQ

Par ailleurs, notons que l'avocat Rafaël Primeau-Ferrero a été élu nouveau président du PLQ mercredi soir par le comité de direction. Le poste était vacant depuis l’élection de Linda Caron comme députée de La Pinière.  

La fonction est hautement stratégique puisque la formation politique doit tenir un Congrès des membres d'ici un an, un évènement qui donnera lieu à un vote de confiance à l'égard de Dominique Anglade.   

Qui est Marie-Claude Nichols ?

• Députée de Vaudreuil depuis 2014
• Avocate de formation
• Ex-mairesse de la Ville de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot
• Ex-préfète de la MRC de Vaudreuil-Soulanges