Dis-moi avec quel couteau tu cuisines, je te dirai qui tu es

Alexandra Diaz
Dis-moi avec quoi tu chop, chop, chop tes ingrédients et je te dirai si tu peux décupler ton plaisir de tous les jours pour le reste de ta vie avec un seul achat.
C’est ce qui m’est arrivé en recevant en cadeau un fabuleux couteau japonais accompagné d’une belle planche à découper en noyer. Ça va ensemble pour préserver la longévité de l’objet le plus utile d’une cuisine.
J’ai eu de la chance, on me l’a offert pour l’un de mes anniversaires. Ç’a été le coup de foudre répété au quotidien depuis !
C’est simple, je me réveille, je me dirige vers la cuisine et je sais que le fun, la simplicité et la rapidité m’attendent. Parlons de son immense beauté aussi. Mon Hitohira prend la pause, bien aimanté sur son support, et invite à prendre le tablier et cuisiner passionnément.

Une question de feeling
L’expérience de descendre sans forcer un couteau japonais dans un fruit ou un légume dans un quasi-silence grâce à la finesse, l’élégance et la délicatesse de sa lame équivaut à un moment méditatif incomparable. On est loin de la corvée. On frôle la poésie du quotidien que j’aime profondément. Ça embellit mon ancrage.
Depuis ce jour, ma cuisine s’est simplifiée dans l’efficacité comme si j’avais fait l’école hôtelière. J’ai tant appris depuis en allant visiter la boutique Stay Sharp sur la rue Gilford, presque au coin de la rue Saint-Denis, d’où provenait mon cadeau.
Je vous préviens, le jeune propriétaire Olivier Caza Berthelet, ancien cuisiner professionnel et passionné d’affûtage, est hilarant, cultivé et plein de gros bon sens. Il n’est pas devenu le king du couteau japonais au Québec pour rien. « C’est un objet de luxe, on va se le dire, mais qui change la game complètement dans une cuisine. La façon de construire un couteau japonais par un seul humain selon les règles de l’art donne une lame digne d’un samouraï, qui dure à vie et qui se lègue de génération en génération. »
C’est vrai que c’est précieux, un couteau japonais. Il faut en prendre soin comme d’une montre de luxe qu’on ne met pas dans l’eau, si elle ne va pas dans l’eau.
Que le couteau coûte 100 $ (pour un étudiant, par exemple, qui part en appart et qui veut rocker sa vie) ou qu’il coûte 3500 $ (pour un collectionneur d’art qui paiera pour un couteau japonais fabriqué par un seul artisan à la dextérité hors du commun), il faut en prendre ultra-soin. C’est simple, mais il faut le faire.
À ne pas faire
Même s’ils ne peuvent être mieux conçus, il ne faut faire aucune torsion. On fait tourner un chou-fleur plutôt que de faire zigzaguer la lame dedans.

Ils s’émoussent beaucoup moins rapidement que les couteaux européens, mais s’ils écrasent une tomate plutôt que de la trancher, c’est que vous êtes en retard sur votre aiguisage en titi.
Faites-le aiguiser une fois par année si vous cuisinez moyennement, deux fois si vous cuisinez tous les jours. D’ailleurs à ce sujet, le service à la clientèle est fabuleux chez Stay Sharp, qui porte bien son nom.
Et leur site internet est une mine d’informations passionnantes touffue de vidéos qui rendent hommage à l’art de vivre, le design, le travail fait main, et le privilège de bien manger.