Diocèse de Trois-Rivières: des témoignages à faire pleurer la juge
Anne-Marie Lemay
Après des décennies à avoir gardé le silence, les membres de l'action collective contre le Diocèse de Trois-Rivières ont fait fondre en larmes la juge Claudia P. Prémont en racontant, mercredi, à quel point leurs vies avaient été brisées par ces agressions sexuelles.
«Ça me touche beaucoup», a-t-elle exprimé, en pleurs, à la fin de l'audience. La juge Prémont a salué leur courage et les a remerciés pour leurs témoignages.
Avec le demandeur Dominic Maurais, ils se sont adressés à la cour pour convaincre la juge d'entériner l'entente de près de 11 millions $ conclue avec le Diocèse de Trois-Rivières.
«La juge qui a pleuré, moi je n'ai jamais vu ça. Je suis renversé et je suis très heureux», a témoigné à sa sortie Dominic Maurais. Celui qui est connu comme animateur radio a bon espoir de voir la juge entériner l'entente, à propos de laquelle elle doit prendre sa décision d'ici six mois.
L'évêque de Trois-Rivières a aussi pris la parole pour présenter ses excuses aux victimes présumées, même si le Diocèse n'est pas reconnu coupable.
«Dans l'entente, il y a quelque chose qui est dit. Il n'y a pas de reconnaissance de responsabilité de la part de l'institution, mais il y a des gens d'Église qui ont posé des gestes, qui sont oui, des gestes répréhensibles.»
Mgr Martin Laliberté a même offert personnellement son écoute à ceux et celles qui le souhaitent. «S'ils n'ont pas la possibilité de parler à quelqu'un justement de l'Église, alors que l'agression a été faite par quelqu'un de l'Église, je pense qu'il y a quelque chose qui manque dans le processus de guérison», a indiqué l'évêque.
Le montant brut (une fois le 25% d'honoraires retenu) serait en moyenne de 166 000$ pour chacun des 64 membres actuels de l'action collective. C'est la juge à la retraite Danielle Grenier qui aurait le rôle de répartir la somme.
«Cette juge adjutatrice va déterminer la catégorie exacte d'indemnisation à laquelle chaque victime a droit. Il y a donc une évaluation individuelle», a détaillé Me Alain Arsenault, du cabinet Arsenault Dufresne Wee.
D'autres personnes peuvent se joindre à l'action collective en contactant ce cabinet. Si l'entente est entérinée, un délai de trois mois sera donné pour ajouter des membres.