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L'article provient de TVA Sports
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D’inconnu à vedette nationale

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Photo portrait de Roby  St-Gelais

Roby St-Gelais

2020-12-29T14:36:56Z
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Les amateurs de hockey au pays font la connaissance de Devon Levi depuis le début du Championnat mondial junior dans la bulle d’Edmonton, mais pour son ancien entraîneur midget AAA et pour d’anciens coéquipiers, les performances du gardien montréalais sont tout sauf surprenantes.

«Dans la situation que tout le monde vit en ce moment [avec la pandémie], je savais que, s’il y avait un joueur qui serait capable d’être prêt, quelle que soit sa position, ce serait lui, avoue en entrevue au Journal Jon Goyens, qui a dirigé le numéro un d’Équipe Canada junior pendant trois saisons avec les Lions du Lac-Saint-Louis.

«C’est un jeune homme qui inspire les autres et qui trouve toujours des solutions. Il aime les défis, que ce soit à l’école ou sur la glace, et s’il n’a pas la réponse, il est bien entouré avec sa famille et ses anciens entraîneurs.»

Goyens et Levi ont noué de précieux liens entre eux. Et l’une de leurs dernières conversations pendant le camp de sélection a rappelé à son ancien instructeur à quel point il est un travailleur infatigable et une bibitte comme on en voit peu.

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«On s’est parlé deux fois pendant sa quarantaine à Red Deer, et à un moment donné, je me suis rendu compte qu’il pédalait sur son vélo dans sa chambre d’hôtel alors que ça faisait 65 minutes qu’on était au téléphone, a révélé l’homme de hockey. Work while you wait (travaillez pendant que vous attendez) est une phrase qu’on a souvent dit à nos joueurs et Devon s’applique à le faire.»

Préparation

Levi accorde également une importance capitale à sa préparation les jours de match, comme il l’a expliqué après la victoire de 3 à 1 contre la Slovaquie. Les exercices de visualisation sont au cœur de ses séances d’entraînement.

«Ma préparation a beaucoup changé au cours des années, à force d’acquérir de l’expérience, a-t-il expliqué. Je sais ce que je dois faire pour être prêt. Je prépare mon corps, ma tête et mes yeux grâce à l’entraînement routinier que j’ai bâti au fil du temps.»

«Tout le monde doit être différent, et Devon a pris au sérieux la façon dont il se prépare, a poursuivi Goyens. Il a travaillé sur cet aspect et j’ai toujours encouragé nos jeunes joueurs à avoir une routine unique.»

Sous-estimé

Si ses coéquipiers d’ÉCJ ont avoué au cours des derniers jours qu’il n’avaient pas vraiment entendu parler de lui avant l’ouverture du camp, la raison est simple: Levi s’est constamment retrouvé sous les radars. Pourtant, il a obtenu du succès partout où il est passé.

À l’exception d’une participation au Défi mondial junior A, l’athlète de Dollard-des-Ormeaux n’avait jamais été invité aux événements de Hockey Canada, ni même au camp estival qui donne un aperçu du futur alignement de la sélection des moins de 20 ans. Et l’an dernier, pour conserver son admissibilité auprès des universités américaines, le Québécois a opté pour la Ligue centrale junior A (CCHL) dans laquelle il a été élu meilleur gardien.

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«Les collèges et des équipes de la BCHL doutaient, et je leur disais: attendez dans 3-4 ans. Plusieurs pensent qu’il a choisi une ligue facile avec la CCHL, mais Devon a choisi l’équipe qui le voulait le plus, soutient Goyens.

«C’est un jeune homme en qui je ne douterai jamais sur la glace ou dans sa vie professionnelle [...] On a souvent douté de lui parce qu’il était censé être trop petit. Il était à 5 pi 9 à sa première année. Et les gens voient qu’il a joué jusqu’à 17 ans, mais ils oublient que sa fête est le 27 décembre. Il a quand même joué la majorité de la saison à 16 ans.»

Isiah Campbell, un attaquant des Voltigeurs de Drummondville, se souvient du caractère combatif du jeune Devon à sa première saison avec les Lions.

«Quand il jouait avec nous, on pensait qu’il était trop petit, mais c’était vraiment un gardien agressif, a lancé Campbell. Je ne sais pas s’il y a des gens qui voient ça, mais il joue de la même façon. Il est vraiment impressionnant comme gardien.»

Séries exceptionnelles

Deux saisons plus tard, en 2018-2019, Levi a été le principal artisan de la victoire en cinq matchs des Lions en demi-finale contre les Chevaliers de Lévis qui venaient de remporter 51 victoires en 52 rencontres. Goyens et sa troupe se sont ensuite inclinés en finale, mais le gardien a remporté le trophée du joueur défensif par excellence.

«On avait perdu le premier match 2-1 et on s’est dit après qu’on pouvait gagner pour vrai, s’est rappelé James Malatesta, des Remparts de Québec. Devon a été très bon en bloquant une quarantaine de tirs dans les matchs suivants et il nous a donné une chance de gagner avec des arrêts incroyables. Il a fait la différence. Il mérite sa position comme numéro un.»

«Il avait donné beaucoup confiance à plusieurs joueurs. C’est le gars qui donne le boost à ses coéquipiers», a conclu Goyens.

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