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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Didier van Cauwelaert: la pandémie, un choc pour ouvrir les cœurs

Didier van Cauwelaert
Didier van Cauwelaert Photo courtoisie, Astrid di Crollalanza
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2021-03-07T06:00:00Z
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L’écrivain français à succès Didier van Cauwelaert se demande si la pandémie n’est pas un grand choc collectif destiné à ouvrir les cœurs des humains. Il explore cette belle idée dans L’Inconnue du 17 mars, son nouveau roman. À travers l’histoire de Lucas, un prof de 35 ans devenu itinérant, et Audrey, son amour de jeunesse qui le recueille juste avant le confinement, il propose un conte philosophique inspirant, bien d’actualité. 

L’histoire commence pile le 17 mars 2020, une heure avant le confinement général en France. Lucas, 35 ans, est un ancien prof de lettres devenu itinérant. Avec philosophie et un certain détachement, il observe le chaos provoqué par la pandémie. En fuyant les agents qui viennent le ramasser pour l’enfermer dans un centre spécial, il se fait renverser par une voiture.

Lucas, sonné, se réveille dans la voiture d’Audrey, son amour d’adolescence depuis longtemps perdu de vue. Elle a retrouvé sa trace et lui propose de se confiner avec elle dans le vieux château où il a grandi, étant le fils des gardiens.

Ce retour aux sources est une occasion inespérée pour Lucas de renouer avec Audrey. Mais les choses se passent un peu différemment : Audrey n’est pas la femme qu’il a connue jadis. Elle se présente comme une extraterrestre qui se nourrit de l’amour qui émane des êtres humains. 

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Comme elle était en train de crever de faim, c’est elle qui a créé le coronavirus. Elle compte bien, avec Lucas, sonner la cloche pour que les humains retrouvent un sens à leur vie.

Ses armes à lui

Didier van Cauwelaert n’a pas perdu de temps pendant le premier confinement, en France, saisissant l’occasion pour écrire un nouveau roman tandis que ses projets de théâtre et de cinéma étaient bouleversés. 

Lors de l’annonce du confinement, il venait de terminer un livre dont la sortie était programmée pour le mois d’avril. Évidemment, elle a été reportée, et l’écrivain ne se voyait pas sans rien faire. « Je voulais prendre le pouvoir sur la situation avec mes armes à moi, qui sont les mots, l’humour, le décalage, la lucidité et le merveilleux. »

Questionnements

L’idée d’écrire sur un sans-abri lui est rapidement apparue. « Au moment où tout se referme pour les autres, pour lui, tout va se rouvrir. Ce retour à la vie, à l’espoir, à l’identité, ça s’est imposé très vite. » 

Quant à elle, l’idée que la Covid-19 soit arrivée pour ouvrir le cœur des gens est intéressante, peut-être pour donner un sens à tout ce qui arrive. « Il faut arriver à résister contre ce discours anxiogène, à cette double peur terrible — c’est-à-dire la peur d’être contaminé par l’autre et la peur de le contaminer soi-même. C’est épouvantable psychologiquement. »

La situation suscite bien des questionnements, évidemment. « Qu’est-ce qui est essentiel ? Contre quoi on se bat ? Qu’est-ce qu’on refuse ? Jusqu’où on est prêts à renoncer à ce qui est pour nous le lien, le sens ? Et tout ça, je voulais le faire d’une manière qui ne soit pas pesante, qui ne soit pas didactique et qui soit un chemin de traverse et de reconstruction. » 

  • Didier van Cauwelaert cumule les prix littéraires et les succès publics depuis ses débuts. 
  • Il a reçu le prix Goncourt en 1994 pour Un aller simple
  • Récemment, il a publié les best-sellers Jules et Le retour de Jules, de même que La personne de confiance.  
L’inconnue du 17 mars
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    Didier van Cauwelaert
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    Éditions Albin Michel
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    environ 200 pages
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