Diane Dufresne en mode «concert-causerie» à Paris

AFP
Monument national au Québec, la toujours exubérante Diane Dufresne, 80 ans, qui a été une des égéries de Starmania, est de retour à Paris pour des «concerts-causeries alternant chansons et lectures autobiographiques».
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Du 24 au 29 juin au Théâtre de l’Atelier, la chanteuse canadienne invitera aussi les spectateurs à lui poser «toutes les questions possibles» pendant ces rendez-vous intimistes.
«J’ai eu l’idée de ces concerts-causeries après le COVID. Les gens avaient été enfermés dans un climat angoissant. J’avais envie de les retrouver en privilégiant le côté humain dans de petites salles. Et c’est bien que les artistes descendent de leur piédestal. Le monde a besoin d’humanité, et moi, j’ai un certain âge!» confie à l’AFP Diane Dufresne.
«Ce n’est pas seulement les journalistes qui peuvent poser des questions, mais le public aussi, ce qui rendra chaque soir différent», ajoute l’artiste, qui sera accompagnée par le pianiste Olivier Godin.
Diane Dufresne, qui s’était produite la dernière fois en France en 2019, a longtemps vécu à Paris, faisant ses classes au Cours Simon tout en courant les cachets dans des cabarets comme L’Écluse.
«Les Français m’ont laissé une grande chance. Ils ont aimé mon humour, ont fait un succès de la chanson J’ai rencontré l’homme de ma vie. Je tombe toujours amoureuse de Paris!» assure la chanteuse, pour qui «la scène est la plus belle chose».
«Me tenir en vie»
Son image de «diva rebelle»? «Diva, c’est sans doute parce que je ne fais pas tout ce qu’on me demande... Rebelle? Peut-être, mais je me considère plutôt comme outsider!»
Née le 30 septembre 1944 à Montréal, Diane Dufresne, qui a décidé dès l’âge de 7 ans de devenir chanteuse, a abandonné l’école à l’adolescence pour devenir aide-infirmière, après la mort de sa mère.
À 18 ans, elle part finalement à Paris étudier le chant et la comédie. En 1968, elle assiste à un concert de Janis Joplin. C’est une révélation: «À partir de là, moi aussi, je voulais crier toute la souffrance, la douleur, la joie...»
En 1972, son compagnon de l’époque, le pianiste François Cousineau, et Luc Plamondon lui écrivent sur mesure J’ai rencontré l’homme de ma vie, qui deviendra un tube dans toute la francophonie.
L’année suivante, Diane Dufresne fait la première partie de Julien Clerc à L’Olympia. En string et bottes de hockey, la Québécoise fait scandale, mais «s’en fiche».
En 1978, elle sera Stella Spotlight, sex-symbol déchu, dans le mythique opéra-rock Starmania. Diane Dufresne rend son tablier rapidement: «Travailler avec les autres n’a jamais été mon truc!» explique-t-elle.
Génie de la démesure aux airs de Marlene Dietrich, elle remplit le Stade olympique de Montréal en 1984 avec une foule de spectateurs tous vêtus de rose à sa demande. Elle est la première Québécoise à chanter en tant qu’artiste solo devant plus de 50 000 personnes.
Diane Dufresne, qui a signé l’an dernier un 19e album studio, État de siège, s’est découvert sur le tard une passion pour la peinture et la sculpture. «Je ne cherche pas à faire des chefs-d’œuvre, mais pour moi, avec la scène, c’est me tenir en vie!»