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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Tandis que les hommages affluent, un candidat à la mairie «absolument ouvert» à immortaliser Ken Dryden dans la toponymie de la métropole

Quatre autres anciens joueurs du CH ont leur nom sur des rues ou des parcs de la métropole

Ken Dryden, décédé vendredi.
Ken Dryden, décédé vendredi. Photo d'archives Chantal Poirier
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-09-08T04:00:00Z
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Après la rue Bernard-Geoffrion, le parc Dickie-Moore, devrait-on avoir un boulevard Ken-Dryden? Un candidat à la mairie de Montréal se dit «absolument ouvert» à ce que la légende du CH soit immortalisée tandis que des fans de hockey se recueillaient devant sa plaque au Centre Bell cette fin de semaine.

«Ken Dryden est clairement l’homme le plus intelligent à avoir joué au hockey professionnel», estime Robert Lazar, un Américain de 25 ans de passage dans la métropole qui est partisan des Golden Knights de Las Vegas, mais qui assure avoir «beaucoup de respect pour les légendes du hockey».

Nick Bichel, un Albertain partisan des Oilers d'Edmonton, a ensuite fait de même.

«On est d’abord et avant tout des adeptes de hockey», souligne-t-il en mentionnant sa lecture du livre The Game, publié par Ken Dryden en 1983 et considéré comme un incontournable sur le hockey.

Ken Dryden, décédé vendredi, a gardé les buts du Canadien de Montréal de 1970 à 1979. C’est la décennie où l’équipe a été la plus dominante, ayant remporté six fois la coupe Stanley.

«On peut dire que c’est le meilleur gardien de sa génération», tranche Dave Stubbs, historien et chroniqueur pour le NHL.com.

Photo d’archives, Getty Images
Photo d’archives, Getty Images

En plus de ses prouesses sportives, Dryden s’est démarqué par ses capacités intellectuelles hors norme. Il étudiait le droit pendant sa carrière de hockeyeur et est notamment devenu député sous la bannière libérale à Ottawa.

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Des Canadiens dans la toponymie

La marque unique qu’il a laissée à Montréal mériterait d’être immortalisée dans la toponymie, croit M. Stubbs.

En toponymie, il faut attendre un an après le décès d’une personne pour désigner son nom sur un endroit.

Une demande, qui peut venir d’un citoyen notamment, doit être faite à la division du patrimoine de la Ville, qui évaluera sa recevabilité, explique Jean-François Leclerc, président du Comité consultatif en reconnaissance de la Ville, qui donne des avis sur des ajouts ou des changements à la toponymie. Au bout du compte, c’est le conseil municipal qui approuve ou non ces propositions.

«Il y a de nouveaux critères [depuis 2022]. On veut de la diversité. Il y a des groupes ethnoculturels qui n’étaient pas présents dans la toponymie. Il y a des sensibilités et des attentes qu’il n’y avait pas autrefois», explique M. Leclerc.

À Montréal, six membres du Canadien de Montréal, dont quatre joueurs, ont leur nom sur des rues ou des parcs [voir ci-contre].

Le Parc Dickie-Moore dans Parc-Extension à Montréal le 7 septembre 2025. Photo Zoé Arcand
Le Parc Dickie-Moore dans Parc-Extension à Montréal le 7 septembre 2025. Photo Zoé Arcand Photo Zoé Arcand

«Il aura marqué le sport à Montréal et je suis absolument ouvert à trouver une manière de le reconnaître», a affirmé Luc Rabouin, candidat à la mairie de Projet Montréal, dans une déclaration écrite.

La candidate Soraya Martinez Ferrada n'a, pour sa part, pas voulu prendre position et s'en remet au processus de toponymie de la Ville.

Personnage discret

Dave Stubbs souligne que Ken Dryden ne serait toutefois peut-être pas le plus à l’aise de recevoir un tel hommage.

«Je crois par contre que ça dépend du souhait de la famille. Ken était un homme très privé. Personne sauf sa famille ne savait qu’il avait le cancer», souligne-t-il.

Il ne fait toutefois aucun doute, selon le chroniqueur, que le Canadien prépare déjà une cérémonie grandiose pour le gardien défunt en vue du premier match de la saison au Centre Bell.

«Les Canadiens font très bien ça. En plus, ils ont le temps de faire ça, il n’est pas mort au milieu de la saison. Je m’attends à une ovation monstre pour Ken de la part des fans qui vont lui montrer leur amour et leur respect.»

Des hommages aux Canadiens dans la toponymie de Montréal

  • Rue Frank-Selke: Le Sud-Ouest (1991)
  • Rue Bernard-Geoffrion: Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (2012)
  • Avenue Canadiens-de-Montréal: Ville-Marie (2009)
  • Rue Dick-Irvin: Le Sud-Ouest (1991)
  • Parc Dickie-Moore: Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (2018)
  • Parc Hector-Toe-Blake: Ville-Marie (1997)
  • Parc Maurice-Richard: Ahuntsic-Cartierville (2001)

*À Longueuil, la Ville a renommé une rue en hommage à Jean Béliveau en 2015. En Outaouais, le gouvernement du Québec a baptisé l’autoroute 50 «Guy-Lafleur» en 2023.

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