Déversement à Trois-Rivières: des millions de litres d’eaux usées jetés quotidiennement dans le fleuve
Anne-Marie Lemay | TVA Nouvelles
La Ville de Trois-Rivières doit mettre à l'arrêt deux stations de pompage à Trois-Rivières, causant le déversement de 5,5 millions de litres d'eaux usées par jour dans le fleuve Saint-Laurent.
Des travaux d'urgence doivent être réalisés à la station de pompage Matton, près du boulevard Gene-H.-Kruger.
Si la Ville avait d'abord invité les citoyens de Trois-Rivières-Ouest à réduire leur consommation d'eau potable, ce sont maintenant les citoyens des secteurs près du parc Laviolette et de l'école Chavigny qui sont invités à collaborer. Environ 5600 résidences sont concernées.
Le porte-parole de la Ville de Trois-Rivières Mikaël Morrissette a expliqué ce revirement de situation par une découverte faite par les ingénieurs lors des travaux mardi. «Il y a une conduite qui est située à 25 pieds de profondeur et une autre à 8 pieds. Pour accéder à celle de 25 pieds, on pensait malheureusement devoir arrêter temporairement celle de 8 pieds de profondeur qui dessert les eaux du poste de pompage de Matton. Mais nos équipes d'intervention ont trouvé une technique qu'on pense qui sera la bonne pour essayer d'intervenir seulement sur celle à 25 pieds de profondeur, qui dessert les postes De Sienne et Du Fleuve.»
Les cartes des secteurs concernés seront publiées par la Ville de Trois-Rivières.
Chaque Trifluvien consomme en moyenne 227 litres d'eau par jour. «Quand on reporte une lessive, qu'on diminue notre consommation d'eau, chaque litre de moins que la population concernée consomme, c'est un litre d'eau de moins dans le fleuve Saint-Laurent qui est déversé. On le rappelle également, en tout temps, mais particulièrement en ce moment, c'est important de ne pas jeter de détritus. On parle de tampons, de serviettes hygiéniques, de soie dentaire, parce que ça se ramasse directement dans le fleuve au moment où on se parle», a demandé Mikaël Morrissette.
La Fondation Rivières publiera ce jeudi son palmarès des déversements d'eaux usées, qui compare des centaines de municipalités au Québec. «Je peux tout de suite vous annoncer que dans le cas de Trois-Rivières, on partait de tellement loin, que la tendance est positive, a détaillé le directeur général de la fondation André Bélanger. On espère que ça va encourager la Ville à poursuivre ses efforts.»
C'est la volonté du maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche. «Ça part à la base de l'aqueduc et des égouts qu'on doit séparer. On procède du fleuve vers le nord. On a commencé dans le secteur du Bas-du-Cap avec l'émissaire Duguay et on se dirige vers le boulevard Sainte-Madeleine. C'est une tâche colossale.»
Des travaux qui demanderont des années et des millions d'investissements. D'ici là, impossible de dire combien de temps le déversement de millions de litres d'eaux usées dans le fleuve se poursuivra. La complexité des travaux à réaliser ne permet pas de donner d'échéancier.