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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Devant le tribunal de New York, pro et anti-Trump tenus à distance

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Agence France-Presse

2023-04-04T16:45:50Z
2023-04-04T20:34:23Z
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«Enfermez-le», scandent les anti Trump. «USA, USA», leur répondent ses partisans. Quelques centaines de militants, parfois hauts en couleur et séparés dès les premières invectives, ont manifesté toute la journée devant le tribunal de New York où l'ancien président a été formellement inculpé mardi, illustrant encore une fois les divisions américaines.

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Dans le petit square en face du tribunal, un imposant bâtiment beige et gris, les esprits se sont rapidement échauffés quand un petit groupe de militantes a tenté de déployer une très grande banderole noire sur laquelle on pouvait lire en lettres capitales «Trump lies all the time» («Trump ment tout le temps»).

Une militante trumpiste, casquette à l'effigie de son champion sur ses cheveux blonds, a marché sur la banderole et tenté de l'arracher. Un bref moment de véhémence rapidement dissipé par les policiers et des agents de la mairie de New York.

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En quelques minutes, des barrières sont installées au milieu du parc et, de chaque côté, chacun lance à l'autre camp huées et invectives.

«Enfermez-le», hurlent à pleins poumons les uns. «USA, USA», scandent les autres. Certains, plus excités que les autres, cherchent à pénétrer dans le camp d'en face pour jouer les provocateurs, mais ils sont rapidement évacués, sous des bordées d'insultes. L'ambiance est rendue encore plus électrique par le bourdonnement incessant des hélicoptères qui survolent le tribunal et le dispositif policier en place.

  • Écoutez la brève d’actualité avec Alexandre Moranville diffusée chaque jour en direct 12 h 55 via QUB radio :

«Je n'ai pas peur. Nous étions là le 6 janvier» 2021, le jour où une foule de partisans de Donald Trump ont envahi le Capitole à Washington, revendique, un peu à l'écart et avec un brin de fierté Paulina Farr, une retraitée de Long Island, à l'est de New York.

«Je suis là pour montrer notre soutien à notre président Trump. Nous connaissons la vérité», ajoute cette ancienne soignante. Une manière de bien signifier que pour elle, son champion n'a pas perdu l'élection présidentielle de 2020 face à Joe Biden.

Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

Près d'elle, entre les banderoles «Trump 2024», l'un de ses camarades se promène, torse nu sous une salopette aux étoiles du drapeau américain. Un autre, casquette bleue et survêtement rouge, lance des «Trump, Trump» en faisant tourner un ballon de basket au bout de son drapeau américain.

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De l'autre côté du parc, Jennifer Fischer, une retraitée de 63 ans qui partage sa vie entre New York et la Floride, se fait plus grave pour dire sa «peur» que «l'Amérique tombe dans le fascisme».

AFP
AFP

Pour cette journaliste à la retraite, le moment est important parce que c'est «la première fois qu'il doit rendre des comptes», dit-elle, avant d'énumérer les autres affaires dans lesquelles Donald Trump est visé... au son des casseroles que font résonner ses camarades.

«Je pense qu'ils s'égarent. Mais ils pensent eux aussi que nous nous égarons. Tout cela se terminera par un vote en 2024 et nous verrons», relativise William Dunn, un électricien de 61 ans assis dans le camp des trumpistes.

Pour lui, «c'est plutôt sain» que chacun puisse manifester. «Il y a toujours quelques fauteurs de troubles et pommes pourries, mais c'est plutôt une bonne chose», ajoute cet habitant de l'État voisin du New Jersey.

L'ambiance a parfois des airs de fête costumée: déguisée la veille en diablesse rouge devant la Trump Tower, de l'autre côté de Manhattan, une activiste, Marni Halasa, se pavane cette fois en faux uniforme de la police, avec une poupée à l'effigie de Donald Trump et encombrée d'un grand sac de faux billets.

Une allusion moqueuse aux 130.000 dollars payés par le camp de l'ancien président à la star du X Stormy Daniels pour acheter son silence sur une relation présumée, qui lui vaut aujourd'hui ses ennuis judiciaires, et le titre de premier ancien président inculpé dans l'histoire des États-Unis.

Un peu plus loin, c'est un imitateur qui fait le spectacle, perruque orange sur la tête pour ressembler au milliardaire républicain.

«Vous êtes tous invités ce soir à Mar-a-Lago», lance cet humoriste, Jason Scoop, en mimant la gestuelle du 45e président des États-Unis... avant de faire la promotion de son podcast. Un peu plus tard, une saxophoniste vêtue d'une robe rouge courte et moulante fait retentir plusieurs airs connus, dont l'hymne américain.

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