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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Deux victimes d'un violent proxénète terrifiées qu'il puisse être libéré de détention

Il a été condamné en 2019 à huit ans de détention pour avoir maintenu deux jeunes femmes sous son emprise de 2002 à 2009

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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2024-04-30T15:30:00Z
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Coups de poing au visage, menaces à la pointe d’une arme à feu, côtes fracturées: même si elles sont sorties du joug d’un proxénète violent depuis plus de 15 ans, deux victimes d’exploitation sexuelle ont encore peur de lui et craignent sa sortie de prison.

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«J’ai toujours extrêmement peur d’une récidive envers moi, de subir à nouveau sa violence», a lancé Marie-Michelle Desmeules, 43 ans, une victime de Josué Jean.

Celle qui avait déjà fait lever l’ordonnance de non-publication protégeant son identité a supplié la Commission des libérations conditionnelles du Canada de garder le proxénète derrière les barreaux.

L’homme aujourd’hui âgé de 46 ans est admissible à une semi-liberté.

Il a été condamné en 2019 à huit ans de détention pour avoir maintenu sous son emprise Mme Desmeules ainsi qu’une autre femme qu’on ne peut nommer, de 2002 à 2009. L’autre victime avait à peine 18 ans lorsque les sévices ont débuté.

Marie-Michelle Desmeules, l'une des victimes de Josué Jean.
Marie-Michelle Desmeules, l'une des victimes de Josué Jean. Photo Chantal Poirier

«J’ai la certitude qu’il va vouloir se venger parce qu’il m’a mentionné à plusieurs reprises que si je le dénonçais, il me tuerait, et ma famille aussi», a-t-elle témoigné, dénonçant aussi le fait qu’il n’a jamais reconnu le mal fait à ses victimes.

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Ne reconnaît pas les faits

Josué Jean s’est même montré irrité à l’audience lorsque questionné sur les crimes pour lesquels il a été reconnu coupable.

«[Les faits], je ne les reconnais pas, que ce soit aujourd’hui, dans cinq ans ou dans 10 ans», a-t-il lancé.

Selon lui, ses victimes étaient consentantes à se prostituer et à partager l’argent, pour payer les factures.

Pourtant, les crimes décrits lors de son procès étaient troublants. Josué Jean leur a fait subir des sévices violents et dégradants, en les battant et les menaçant. Une a déjà eu une arme à feu pointée à la tête, a été brûlée par une cigarette, poussée dans les escaliers. L’autre a été jetée en bas d’une voiture et a déjà dû se rendre à l’hôpital après avoir été frappée. Les deux ont dû se faire tatouer son nom sur leur corps.

Mais lui assure n’avoir jamais levé la main sur une femme.

«Pourquoi avoir été condamné à une peine de détention si vous n’avez rien fait?» a questionné un des commissaires.

Josué Jean a alors clamé l’erreur judiciaire.

S’il a de l’empathie pour les victimes d’exploitation sexuelle de façon générale, il n’en a pas pour celles qui l’ont envoyé en prison.

Deuxième tentative 

L’homme en est à sa deuxième tentative d’obtenir une semi-liberté. Cela lui avait été refusé en 2022, considérant son absence de remords.

Selon lui, il n’y a aucune chance qu’il récidive puisque même au moment de son arrestation, il y a près de 10 ans, il s’était déjà éloigné de son mode de vie criminel. Il est aussi d’avis que des conditions usuelles plus restrictives concernant ses communications, ses finances ou ses fréquentations à sa sortie de détention ne sont pas nécessaires.

Or, si son parcours carcéral a toujours été sans tache, il se serait récemment mis dans le trouble pour une affaire de contrebande, impliquant vraisemblablement des livraisons par drone. Il aurait été enregistré lors d’appels à partir du centre de détention. Josué Jean a nié avoir fait quelque chose d’illégal.

Sa libération d’office, prévue par la loi aux deux tiers de sa peine, est prévue à l’automne prochain.

Les commissaires Micheline Beaubien et Evans Bédard ont pris la décision en délibéré.

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