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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Deux proxénètes coupables d’avoir abusé d’une ado

Benjamin Dion, 21 ans, ici au palais de justice de Montréal en novembre 2021, a été reconnu coupable lundi.
Benjamin Dion, 21 ans, ici au palais de justice de Montréal en novembre 2021, a été reconnu coupable lundi. Photo d'archives
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Antoine Lacroix | Journal de Montréal

2022-07-26T09:14:03Z
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Deux jeunes proxénètes sont coupables d’avoir abusé d’une ado de 17 ans dans le but de la transformer en esclave sexuelle, allant jusqu’à diffuser sur le web des vidéos des agressions à la pointe d’une arme à feu.

« Les accusés démontrent [à la victime] qu’ils exercent à son endroit une coercition physique, émotionnelle et psychologique. [...] Elle est dans un état de grande vulnérabilité », a décrit le juge Alexandre St-Onge, dans un jugement détaillé qui a été lu pendant deux heures.

Steve Bédard, 28 ans, et Benjamin Dion, 21 ans, ont été reconnus coupables lundi au palais de justice de Montréal d’une kyrielle d’accusations : traite et proxénétisme d’une personne mineure, agression sexuelle avec une arme à feu, séquestration et d’avoir tiré bénéfice de la prestation de services sexuels d’une mineure. 

En plein procès, le duo avait plaidé coupable d’avoir produit et diffusé de la pornographie juvénile mettant en scène la victime.

C’est que la preuve contre eux était accablante, puisqu’ils s’étaient filmés en train d’agresser la victime. 

Dans la vidéo, on la voyait en train de lécher une arme à feu, qui s’est avérée finalement un fusil à plomb, en feignant de faire une fellation.

Cette réplique d’arme à feu a été trouvée dans la chambre d’hôtel.
Cette réplique d’arme à feu a été trouvée dans la chambre d’hôtel. Photo fournie par la Cour

Sauvée par le GTI

C’est ce qui avait d’ailleurs alerté les autorités, qui avaient dépêché dans la chambre d’hôtel le Groupe tactique d’intervention (GTI) de la police de Montréal, en août 2019.

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Une autre vidéo envoyée par messagerie privée aurait permis de voir la victime se faire gifler par Steve Bédard. 

« Enweille ! t’as six clients à faire aujourd’hui, dépêche-toi », pouvait-on entendre dans une vidéo qui avait été présentée au procès.

L’homme de 28 ans aura souvent été brusque avec la jeune fille durant la semaine d’enfer qu’elle a passée, « avec l’intention sans équivoque de la rabaisser pour mieux l’exploiter », a noté le juge St-Onge. 

Bédard avait même demandé à Dion s’il pouvait lui « acheter » la victime entre 5000 $ et 10 000 $, mais il avait refusé. 

L’idée de l’envoyer dans de grandes villes canadiennes pour qu’elle y aille se prostituer a aussi été évoquée.

La victime avait été menottée par les accusés.
La victime avait été menottée par les accusés. Photo d'archives

Très intoxiquée

Les deux accusés ont aussi eu des relations sexuelles avec l’adolescente, mais ils prétendaient qu’elle y avait toujours consenti, même après qu’elle eut consommé de l’alcool.

Le magistrat a rejeté leur version du revers de la main, soulignant à grands traits qu’elle était alors tellement intoxiquée qu’elle n’était pas en mesure de consentir à quoi que ce soit.

« La simple croyance au consentement ne suffit pas. [...] Le fait de se fier au silence ou la passivité de la personne ne suffit pas », a fait valoir le juge St-Onge.

L’emprise sur la victime atteint son « paroxysme » dans une vidéo où on la voit menottée, peinant à garder sa tête relevée, pendant que le duo l’agresse de manière « brutale », a ajouté le magistrat.

Les deux hommes lui font d’ailleurs subir des relations anales, alors qu’elle avait explicitement dit qu’elle ne voulait pas. 

C’était dans le but de la « pratiquer » pour « vaincre sa résistance » et ainsi mieux la contrôler, a déploré le juge.

Steve Bédard est détenu depuis son arrestation.
Steve Bédard est détenu depuis son arrestation. Photo d'archives

Un accusé en liberté

Un des accusés, Benjamin Dion, avait pu obtenir sa libération en attendant la suite des procédures.

Après le verdict de culpabilité, la Couronne a toutefois demandé qu’il soit incarcéré en attendant de connaître sa sentence. La question sera tranchée demain.

De son côté, Bédard est derrière les barreaux depuis août 2019.

Les observations sur la peine devraient se dérouler cet automne.

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