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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Deux proches des Hells briguent les élections municipales

Photo tirée de la page Facebook de Sylvain Vallée
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Photo portrait de Maria Mourani

Maria Mourani

2025-10-12T04:05:00Z
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Sylvain Vallée, membre des Gitans de Sherbrooke, et Pascal Bergeron, alias Paco, membre des Destroyers, deux clubs-écoles affiliés aux Hells Angels, se lancent dans les élections municipales.

Vallée brigue le poste de conseiller dans la municipalité de Cookshire-Eaton en Estrie et Bergeron, celui de maire de Mandeville dans Lanaudière. Deux petites localités de moins de 5000 électeurs.

Ces candidatures sont en soi symptomatiques de l’arrogance et l’impunité des groupes criminels dans une société de droit, mais surtout d’une faille du système électoral qui ne peut les empêcher.

Or, quoi de plus important qu’une ville!

Ce sont les villes qui octroient les contrats de déneigement, de construction, d’aménagement, etc.; les permis pour les bars, les bars de danseuses; qui interdisent l’implantation de «bunkers» ou de «repères» sur leur territoire.

Ce sont aussi les villes qui peuvent limiter ou interdire la présence de prétendus salons de massage érotique qui sont, dans les faits, des bordels.

Le crime organisé en général est connu pour infiltrer l’économie légale et ses structures pour du blanchiment d’argent ou pour faciliter leurs activités criminelles.

Un cancer

Combien de fois, ai-je entendu: «Les Hells sont corrects. Ce sont les gangs de rue le problème.»

Après tout, lorsqu’ils s’installent dans une municipalité, les motards sont de bons citoyens qui paient leurs taxes.

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Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. Les groupes criminels sont un cancer, quelle que soit leur forme.

Ils empoisonnent l’esprit des jeunes les plus vulnérables, les poussent à commettre des crimes, voire à mourir pour eux.

Ils prostituent nos filles. Ils font pulluler la drogue dans nos rues. Ils mettent le feu à des commerces, volent vos voitures, intimident, extorquent et assassinent.

Derrière leurs masques sexy, ce sont des personnes violentes qui n’ont qu’une seule chose en tête: faire de l’argent.

Ils sont dans les réseaux sociaux à parader, à narguer, forts de leur impunité.

Certains s’exposent avec des armes à feu, de la drogue et des jeunes filles à moitié nues; d’autres paradent avec leurs Harley, leurs patchs et leurs tatouages. Tous des exhibitionnistes!

Pourquoi cette impudence, voire cette imprudence?

Ils sont protégés par l’article 2b de la Charte canadienne des droits et libertés, celui de la liberté d’expression.

Le simple fait d’être membre ou sympathisant d’un groupe criminel ne constitue pas un crime en soi.

Et les gars le savent très bien.

Que faire?

Une solution logique s’impose: interdire les candidatures aux élections des membres de groupes criminels, qu’ils aient ou non un casier judiciaire.

À partir du moment où ils s’auto-identifient comme des sympathisants ou des membres ou sont connus des policiers, ils devraient automatiquement être éliminés.

Cependant, cette solution ne sera pas simple à implanter. Il faudra éventuellement la défendre devant les tribunaux.

Pour cette élection-ci, c’est aux électeurs de Cookshire-Eaton et de Mandeville de décider par quel genre de personne ils veulent être représentés.

Les Hells et leurs alliés doivent être morts de rire.

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