Deux policiers de l’UPAC relevés de leurs fonctions
Ils avaient été blâmés sévèrement par une juge


Jean-Louis Fortin
Deux policiers de l’Unité permanente anticorruption, dont le numéro deux de l’organisation, ont été affectés à des tâches administratives dans la foulée de l’avortement du procès de l’ex-maire de Terrebonne Jean-Marc Robitaille.
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Ce rebondissement, le plus récent d’une série de revers pour l’UPAC, concerne le commissaire associé aux enquêtes Sylvain Baillargeon, qui est ni plus ni moins que le numéro deux de cette organisation.
M. Baillargeon a ainsi été retiré indéfiniment de tous les dossiers d’enquête. Un de ses subalternes, qui était prêté à l’UPAC, l’officier Janik Lacoursière, a quant à lui été renvoyé à la Sûreté du Québec où il effectuera aussi des tâches administratives.
Ces deux enquêteurs avaient été sévèrement blâmés, le 18 octobre, par la juge Nancy McKenna pour avoir notamment caché des informations sur un important témoin de la Couronne lors des procédures judiciaires qui visaient M. Robitaille.
En conséquence, elle a décrété un arrêt des procédures à l’endroit de l’ex-maire et de ses trois complices allégués, qui étaient accusés d’avoir touché des pots-de-vin d’entrepreneurs qui faisaient affaire avec la Ville.
Le commissaire réfléchit
« Le commissaire [Frédérick Gaudreau, patron de l’UPAC] prend le jugement du tribunal très au sérieux. Il réfléchit à la suite des choses pour assurer l’intégrité du processus de traitement des dénonciations », a déclaré hier Mathieu Galarneau, porte-parole de l’UPAC.
C’est le député de Chomedey, Guy Ouellette, qui a révélé les mesures prises envers les deux policiers de l’UPAC, hier matin à l’Assemblée nationale.
Il a demandé à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, de déclencher une enquête criminelle sur les agissements allégués des deux policiers, ce que cette dernière ne s’est pas engagée à faire.
–Avec Jean-François Cloutier
Ce que la juge leur reproche
SYLVAIN BAILLARGEON

- « Réponses évasives et contradictoires » dans son témoignage.
- Aurait été mêlé à des démarches concrètes en vue d’atténuer la valeur d’un signalement (sur un témoin important de la Couronne).
- Sa crédibilité « est ternie de façon irrémédiable ».
JANIK LACOURSIÈRE
- Témoignage caractérisé par un manque de transparence, truffé d’incohérences.
- A nié être au courant d’une information, avant d’être contredit par une note rédigée de sa main.