Deux pointages, deux histoires différentes: il ne faut pas se fier à la marque finale pour juger d’un match
Le Canadien a été très opportuniste à Detroit


Dave Lévesque
DETROIT | Le pointage ne raconte pas toujours toute l’histoire d’un match de hockey. Les deux premières parties de la saison du Canadien en sont la preuve.
Le Tricolore ne s’est pas fait déclasser mercredi à Toronto malgré une victoire en apparence sévère de 5 à 2 des Maple Leafs, tout comme il n’a complètement dominé le match qu’il a remporté 5 à 1 contre les Red Wings jeudi soir.
À Toronto, c’est un coup de malchance et deux buts dans un filet désert qui ont changé la donne. À Detroit, c’est l’opportunisme et quelques largesses défensives des Wings et de leur gardien John Gibson qui expliquent l’écart prononcé.
Le Canadien a mieux joué que les Wings, mais peut-être pas dans une proportion de 5 à 1.
Profiter des trous
En fait, le Canadien a été opportuniste parce qu’il a su profiter des trous dans les mailles du filet défensif des Wings. Pour marquer cinq buts sur 17 tirs, il faut savoir profiter de ses chances.
«C’est une équipe qui joue avec un gros échec avant, mais si tu es capable de contrer ça, il y a des trous, a soutenu Martin St-Louis dans son point de presse d’après-match. On a joué rapidement en possession contre leur agressivité, ce qui nous a permis d’aller chercher des surnombres et on a été capables de capitaliser.»
Dans un contexte de deuxième match en deux soirs, à l’étranger de surcroît, c’était la bonne façon d’approcher les choses pour le Canadien.
Les bonnes équipes sont capables de gagner de multiples façons et si le passé est garant de l’avenir, le Canadien nous a montré qu’il était capable de trouver plusieurs chemins vers la victoire en seconde moitié de saison l’an passé.
Contribution variée
Ce qui est surtout intéressant dans la production offensive de l’équipe contre les Red Wings, c’est qu’elle a été diversifiée.
Douze joueurs ont participé au pointage sans que le premier trio marque un but. Parce que le filet de Juraj Slafkovsky a été inscrit en avantage numérique.
Les quatre autres buts sont venus du deuxième trio (Zachary Bolduc), de la troisième unité (Oliver Kapanen) et de deux défenseurs (Mike Matheson, Alexandre Carrier).
On sent par ailleurs une complicité naissante entre Bolduc et Brendan Gallagher, qui a été complice de ses deux buts.
«On a des styles qui se ressemblent un peu, a souligné Bolduc dans le vestiaire à Detroit. Gally est un gars qui travaille fort, qui est capable de faire des jeux et qui est intelligent avec la rondelle. Il est prévisible, comme [Kirby] Dach, c’est ce qui fait notre succès.
«Il se soucie des détails, il n’a pas peur d’aller au filet, il gagne ses batailles à un contre un et il fait toutes les petites choses qui rendent le jeu plus facile pour ses compagnons de trio.»
Collectif
On parle surtout d’une victoire collective à Detroit et Martin St-Louis a été appelé à expliquer sa conception du jeu collectif qui est un concept assez clair et poussé.
«Quand les gens regardent le hockey, ils portent généralement leur attention sur l’endroit où se trouve la rondelle. Le jeu collectif se penche sur ce que font les quatre autres joueurs.
«Quand nous n’avons pas la rondelle, nous avons un joueur sur le porteur, mais que font les quatre autres joueurs? Le jeu collectif fait en sorte qu’il faut être connecté des deux côtés de la rondelle.
«Nous avons eu l’air très rapides par moments parce que notre jeu collectif est prévisible, les gars savent où aller et le joueur qui est en possession de la rondelle sait pas mal quelles seront ses options, et défensivement, c’est la même chose.»