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Deux gangs d’une école de Vaudreuil-Dorion terrorisent les élèves, les profs et même le voisinage

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Florence Lamoureux

2023-10-10T15:55:14Z
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La nouvelle école secondaire des Échos à Vaudreuil-Dorion est à peine ouverte depuis quelques semaines, que déjà les épisodes de violence se multiplient, terrorisant les élèves, les enseignants et même le voisinage. 

Deux bandes d’élèves de secondaire 4, les 0-23 et les VTD, s’affrontent régulièrement dans de violentes bagarres. De plus, il n’est pas rare que ces combats soient organisés avec d’autres écoles secondaires du coin.  

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De jeunes filles étudiant dans l’établissement ne veulent même plus se présenter en classe. Les parents sont extrêmement préoccupés par la situation, tout comme certains enseignants, dont plusieurs qui ont témoigné de la situation à QUB radio sous le couvert de l’anonymat, craignant des représailles.  

«Mes élèves me disent de ne pas les confronter parce qu’ils vont s’en prendre à mes filles ou à ma voiture, a affirmé notre témoin. Des jeunes d’une bande sont même venus dans la salle des professeurs l’autre fois. Ils voulaient trouver un enseignant précis pour lui péter la gueule, c’est leurs mots», explique à QUB radio le membre du corps enseignant de l’école des Échos. 

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  • Écoutez la journaliste Florence Lamoureux dans le plus récent épisode balado de Benoit Durizac présenter les témoignages et Martine Dumas, présidente du Syndicat de l’enseignement des Seigneuries, disponible sur la plateforme audio et vidéo QUB radio:

La situation est telle que plusieurs enseignants ont peur de se présenter au travail. Selon les informations de QUB radio, un enseignant serait même en arrêt de travail à la suite d’une altercation avec des élèves la semaine dernière.  

«Ils n’ont pas froid aux yeux ces jeunes-là. Ils menacent surtout des filles et des enseignants, et avec une violence inouïe. Ils ont même mis le feu dans l’école la semaine passée», affirme un autre témoin à qui QUB a pu parler.

Des jeunes connus des policiers 

Les jeunes qui pourraient être les éléments perturbateurs seraient connus des milieux policier et scolaire. Certains enseignants du Centre de services scolaire des Trois-Lacs auraient levé le drapeau rouge lors du transfert de certains élèves problématiques dans la nouvelle école des Échos.  

Ils avaient informé le Centre de services scolaire de la gravité du dossier de certains jeunes et de l’importance de les séparer dans différentes écoles secondaires. Cette recommandation n’a visiblement pas été suivie. La Ville a dépêché des unités pour assurer la sécurité. De nombreuses voitures de police sont également en patrouille autour de l’établissement. 

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«Tous les jours, il y a minimum deux unités de sécurité de la Ville et une voiture de police», explique un membre du personnel.  

Souvent, ils sont présents pour gérer des bagarres ou d’autres épisodes de violence, mais également pour pousser les jeunes qui se regroupent au milieu de la rue afin d’empêcher les voitures de passer. Puisque le segment routier est un cul-de-sac, cela devient également un enjeu de sécurité. 

Des voisins exaspérés et apeurés  

Il n’y a pas seulement les enseignants et les parents qui sont préoccupés par la situation, mais aussi des voisins immédiats de l’école. 

Cette nouvelle école a été construite dans le boisé d’un petit quartier résidentiel de Vaudreuil-Dorion. La plupart des voisins avaient choisi, depuis plusieurs années, ce quartier pour sa «tranquillité» et sa «paisibilité».  

Depuis l’ouverture de l’école en août dernier, c’est le chaos, à un tel point que certains pensent même déménager.  

«Je vis ici depuis 16 ans, j’ai vu mes enfants grandir et jouer dans ce boisé, a mentionné un voisin immédiat de l’école. On a construit la maison, mais c’est juste rendu invivable. On pense partir. Mes deux voisins d’en face ont déjà mis leur condo en vente», déplore-t-il, souhaitant taire son identité.  

Selon plusieurs voisins rencontrés par QUB radio, c’est toujours la même ritournelle depuis le début de l’année. Quand le lundi matin arrive, le bruit commence: des jeunes qui marchent sur les terrains privés jettent leurs mégots de cigarette ou de joints sur le gazon, des jeunes qui crient et hurlent, qui se bousculent et se battent.  

«Il paraît que certains sont armés avec des hachettes, explique un autre voisin. Les jeunes que j’ai déjà vus devant chez moi semblent incontrôlables. Souvent, ça prend 3-4 chars de police pour les tasser de la rue.» 

Certains résidents affirment avoir été forcés d’installer des caméras de surveillance pour retrouver une certaine tranquillité d’esprit.

-Yves Poirier a également collaboré.

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