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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Deux fois plus gros et plus polluants: les émissions des bateaux de croisière inquiètent

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Audrey Sanikopoulos

2024-08-12T17:47:50Z
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Les bateaux de croisière sont maintenant deux fois plus grands qu’en 2000, faisant passer le Titanic pour un «petit bateau de pêche» et laissant craindre que leurs émissions de gaz à effet de serre soient «rapidement incontrôlables», selon une récente étude. 

Si ces navires qui transportent des milliers de passagers à leur bord continuent de croître à cette ampleur, les plus grands navires de croisière de 2050 pourraient atteindre 345 000 tonnes brutes, ce qui les rendrait presque huit fois plus grands que le Titanic.

Cette croissance rapide des bateaux a toutefois un coût environnemental important, d’après Transport & Environment (T&E), un groupe environnemental européen, qui a publié ce rapport le 8 août dernier.

«Les navires de croisière actuels font ressembler le Titanic à un petit bateau de pêche. Jusqu'où ces géants peuvent-ils aller ? Le secteur des croisières est celui qui connaît la croissance la plus rapide et ses émissions deviennent rapidement incontrôlables», a avancé Inesa Ulichina, responsable du transport maritime durable chez T&E.

En raison de l’augmentation de la taille et du nombre de ces navires, les émissions de CO2 de ces bateaux européens étaient près de 20 % plus élevées en 2022 qu'elles ne l'étaient en 2019 avant la pandémie.

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Le gaz naturel liquéfié, une meilleure option?

Comprenant l’enjeu, plusieurs compagnies de croisière ont décidé de laisser tomber le fioul lourd afin d’opter pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Ces navires représentent actuellement 38 % des commandes mondiales de navires de croisière, a constaté T&E.

SI l’utilisation de ce gaz émet bien moins de polluants et de CO2 lors de sa combustion, il libère cependant du méthane, un gaz à effet de serre qui est considéré comme plus de 80 fois plus puissant que le CO2.

«La seule solution verte et évolutive pour décarboniser les activités maritimes sont les e-carburants», qui sont des carburants de synthèse fabriqués en utilisant de l'électricité renouvelable, a souligné Mme Ulichina.

Ce type de carburant vert pourrait d’ailleurs alimenter près de 4 % du transport maritime européen en 2030, a avancé T&E, qui croit que les routes et les horaires précis des navires de croisière pourraient faciliter leur alimentation en e-carburant.

«La croisière est une activité de luxe et les opérateurs doivent assumer la responsabilité de leur impact sur le climat. S'ils veulent éviter de devenir des visiteurs de plus en plus indésirables, ils doivent mettre de l'ordre dans leurs activités», a insisté Mme Ulichina.

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