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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Famille d'accueil pour la DPJ: 10 ans à l'ombre pour avoir agressé deux adolescentes

Chrystopher Jean et son père, Éric
Chrystopher Jean et son père, Éric Photo Pierre-Paul Biron
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-11-06T20:12:41Z
2023-11-06T20:13:24Z
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Un homme de Québec qui a profité de la vulnérabilité de deux jeunes adolescentes placées chez lui par la DPJ pour les agresser sexuellement passera les 10 prochaines années à l’ombre.

Éric Jean, 56 ans, a plaidé coupable aux chefs d’accusation de contacts et d’incitation à des contacts sexuels, ainsi que d’agression sexuelle qui pesaient contre lui dans deux dossiers distincts.

Dans les deux cas, les jeunes victimes avaient été placées par la DPJ chez l’accusé, qui était famille d’accueil en compagnie de sa conjointe. 

Droguée aux somnifères

Les agressions sur la première victime remontent au milieu des années 2000. 

Éric Jean a poussé l’odieux jusqu’à droguer sa victime avec des somnifères placés dans des cafés «vanille française» qu’il lui offrait pour abuser d’elle. Les premiers gestes sont survenus dans la résidence de l’accusé, la jeune fille se réveillant en plein milieu de la nuit, «nue» et «assommée» sur le divan-lit du sous-sol.

Lors d’un autre événement, Éric Jean a encore une fois drogué la victime avant de la conduire chez son beau-frère, David Hudon, en Mauricie. Les deux hommes ont ensuite agressé l’adolescente, qui a «perdu la carte», mais qui a «des flashs».

«Elle explique se retrouver à l’intérieur de la maison alors que David Hudon tient son pénis près de son visage pendant que l’accusé est en train de la pénétrer», peut-on lire dans le résumé conjoint des faits déposé au tribunal par les parties.

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Des accusations ont aussi été portées contre David Hudon pour cet événement. Son dossier doit revenir devant le tribunal cette semaine.

Une troisième agression est survenue avant que la jeune fille ne signale la situation à la conjointe d’Éric Jean, qui ne l’a pas cru. «Par la suite, des intervenants de la DPJ se sont présentés à son école et l’ont informée qu’elle ne retournait pas chez l’accusé», peut-on lire dans le résumé conjoint des faits déposé en cour.

10 ans plus tard, une autre victime

Malgré ces événements, Éric Jean et sa conjointe ont conservé leur statut de famille d’accueil. 

Résultat?

Entre 2015 et 2021, une deuxième adolescente tombe dans les griffes de l’agresseur.

À 9 ans, Jean la force à l’embrasser, puis la gravité des gestes augmente, allant jusqu’à de la masturbation. Une première relation sexuelle complète survient lorsque la victime commence à avoir ses règles quelques années plus tard. Des masturbations et des fellations sont également «régulières».

L’accusé a également reconnu avoir agressé l’adolescente une fois quand elle sortait de la douche. Il avait à ce moment présenté un «ensemble en dentelle» à la jeune fille pour qu’elle le porte lors d’une relation sexuelle complète.

C’est un signalement aux intervenants de la DPJ après ces événements qui ont mené à l’ouverture d’une enquête policière et à l’arrestation de l’homme de 56 ans.

Abus de confiance et d’autorité

En proposant la suggestion commune d’une sentence de 10 ans d’emprisonnement lundi, le procureur de la Couronne a souligné la gravité des gestes posés par Éric Jean à l’endroit de jeunes filles qui avaient besoin de son soutien et qui avaient confiance en lui.

«On a un contexte où l’accusé avait des responsabilités importantes à l’égard des victimes et avait le devoir de les protéger, d’assurer leur sécurité», a fait remarquer Me Michel Bérubé, rappelant que si Jean avait choisi de devenir famille d’accueil, les victimes, elles, n’avaient jamais choisi d’être placées dans ce piège lugubre.

«On a un abus de confiance et d’autorité particulièrement important», a renchéri le juge Alain Morand en entérinant la peine. «La DPJ avait confié ces enfants-là à l’accusé et sa conjointe pour qu’ils voient à leur bien-être, mais c’est le contraire qui leur est arrivé».

En plus de sa peine de 10 ans, Éric Jean sera inscrit au registre des délinquants sexuels à perpétuité.

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