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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Détresse psychologique: secourue trois fois au même endroit en une semaine

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Jean-François Racine

Jean-François Racine

2022-02-10T00:30:37Z
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Les services d’urgence sont intervenus trois fois depuis une semaine auprès d'une même femme qui menaçait de se lancer dans la chute Montmorency, près de Québec. Cette détresse psychologique préoccupe beaucoup les ressources d’aide déjà débordées, qui se préparent à affronter l’après-pandémie et une explosion possible de cas.

Le 3 février dernier, la femme en question a d’abord été récupérée in extremis par les pompiers, sous le pont piétonnier. Évitant le pire pour cette fois, les secouristes sont à nouveau intervenus dès le lendemain, au même endroit, auprès de la même personne.  

Mardi soir encore, la femme est retournée à la chute pour un autre appel à l’aide. À trois reprises, elle a été transportée à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Depuis mars 2021, les ambulanciers ont répondu à 14 appels la concernant. 

Si le bris dans la chaîne semble évident, il est beaucoup moins simple de trouver le maillon à réparer. De nouvelles sommes d’argent ont été annoncées, mais la répartition se fait attendre.  

Sous pression

«On ne peut pas toujours offrir les services qu’on souhaiterait. Est-ce qu’on a les ressources en dehors du milieu hospitalier pour recevoir tous les gens qui ont besoin d’aide? Sur le plan humain, on a des choses à revoir et il faut se donner les moyens. Les milieux communautaires ont besoin d’air», lance Lynda Poirier, directrice du Centre de prévention du suicide de Québec (CPSQ). 

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La situation dans les centres hospitaliers et les lois en vigueur font en sorte que chaque cas de détresse est unique. Hospitaliser un individu contre son gré demeure une exception, une décision de dernier recours qui a des répercussions. 

Au CPSQ, les appels ont bondi d’environ 10% depuis deux ans, et ceux qui demandent de l’aide ont rarement besoin d’un seul service.  

«Quand c’est répétitif, c’est vraiment un indicateur que la personne n’a pas ce dont elle a besoin. C’est prioritaire de ne pas laisser les gens en détresse mais si la personne refuse, on ne peut pas la forcer», ajoute Mme Poirier. 

Plus de cas

Pour la directrice générale par intérim du Centre de crise de Québec, il n’est pas rare de voir une personne désespérée quitter rapidement l’hôpital.  

«Ce n’est pas nouveau mais peut-être qu’il y en a plus qu’avant. Effectivement, le système est débordé. Nous avons beaucoup de nouvelles demandes», explique Barbara Martin. 

Par le passé, le Centre de crise pouvait agir de manière préventive, mais ce n’est plus possible présentement. À plus forte raison, les demandes sont complexes. 

«On a toujours été complet. Aujourd’hui, l’isolement fait en sorte que des gens n’ont pas les suivis nécessaires et les hôpitaux sont pleins.» 

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale affirme toutefois que la situation actuelle dans les urgences psychiatriques de la région est fluide et que l’achalandage se compare à celui des années précédentes à la même période. 


La 32e Semaine québécoise de prévention du suicide a pris fin le 5 février. Au Québec, le gouvernement souhaite adopter une stratégie nationale en prévention du suicide.  


SI VOUS AVEZ BESOIN D’AIDE  

Ligne québécoise de prévention du suicide • www.aqps.info • 1-866-APPELLE (277-3553)    

Jeunesse, J’écoute • www.jeunessejecoute.ca • 1-800-668-6868    

Tel-Jeunes • www.teljeunes.com • 1-800-263-2266 (edited) 

Qu’est-ce que la LPP?   

La Loi sur la protection des personnes vise les personnes dont l’état mental représente un danger pour elle-même ou autrui. 

La LPP peut être utilisée uniquement par les professionnels de la santé et seulement en cas d’exception. Son application est l’équivalent d’une détention dans un établissement de santé. 

La LPP peut être utilisée uniquement lorsque les critères ci-dessous sont réunis en même temps:    

  • danger grave et immédiat,
  • état mental altéré,   
  • refus de recevoir de l’aide.   
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